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Le Cyclone de Noël: Cabotiner autour du vert sapin
Crédit: Courtoisie Films Opale

L’idée de transposer la famille de L’œil du cyclone dans un film de Noël était brillante.

Les œuvres du genre sont rares au cinéma québécois (à l’exception, par exemple, de 23 décembre, Nez rouge ou Station Nord, du regretté Jean-Claude Lord), et d’orchestrer une telle histoire à partir de personnages que le public connaît et aime déjà, en l’occurrence ici Isabelle (Christine Beaulieu), sa marmaille (Emi Chicoine, Juliette Aubé, Joey Bélanger), sa sœur Éliane (Véronique Cloutier), sa mère Louise et son beau-père Michel (Danielle Proulx et Luc Senay), ainsi que son ex Jean-François (Patrick Hivon) et l’amoureuse de celui-ci, Mylène (Catherine Souffront Darbouze), était une valeur sûre.

Les Gagnon-Despatie évoluent dans nos téléviseurs depuis (bientôt) cinq saisons (la cinquième arrivera sur ICI TOU.TV EXTRA au début 2025, et la quatrième, déjà sur la plateforme, sera relayée à ICI TÉLÉ dès janvier). C’était, d’emblée, gage de réconfort et d’un succès minimal assuré.

Le cyclone de Noël
Une scène du Cyclone de Noël avec Emi Chicoine, Étienne Lou et Christine Beaulieu / Courtoisie Films Opale

Le producteur Louis Morissette, de KO24, nous expliquait d’ailleurs ici la genèse de la production, née en un temps record. Le cyclone de Noël démontre une fois de plus l’énorme capacité des créateurs québécois à accomplir des miracles avec deux bouts de ficelle, en mode ultrarapide. Et, à la grande joie de plusieurs, il ne faudra pas attendre une éternité avant de voir le résultat sur ICI TOU.TV EXTRA.

Facile et rassembleur

Cela dit, est-ce que le scénario de Dominic Anctil, Marie-Hélène Grégoire et Louis-Philippe Rivard, mis en images par le réalisateur Alain Chicoine (tous artisans de la série), est une réussite absolue? Une promesse de classique qu’il faudra à tout prix re-re-re-regarder chaque année en décembre en emballant les cadeaux et en popotant nos biscuits de pain d’épices?

Certes, Le cyclone de Noël passera et repassera à ICI TÉLÉ à tous les ans à l’approche des vacances des Fêtes, comme Maman, j’ai raté l’avion, Le sapin a des boules, Le lutin et les dessins animés d’Astérix à Ciné-Cadeau. Les inconditionnels de L’œil du cyclone – seront-ils aussi nombreux, dans 10 ans, que le sont encore les fidèles de La petite vie?– en feront peut-être leurs choux gras en cette période de l’année.

La famille du Cyclone de Noël / Courtoisie Films Opale

Mais est-ce un bijou de cinéma populaire audacieux, drôle à s’en taper les cuisses? Pas nécessairement. Tel que mentionné plus haut, les troupes n’ont pas bénéficié de délais très généreux pour mitonner leur opus de Noël.

Il finit par y avoir beaucoup de cabotinage dans cette trame où Isabelle, irrémédiablement attachée aux traditions du temps des Fêtes, souhaite empêcher ses proches d’aller voir ailleurs s’ils y sont le soir du réveillon. Dans le penthouse de Drake à New York ou à Fort Lauderdale, par exemple.

Oui, remettre le party à une autre date, c’est possible, mais ça ne sera pas pareil… Isabelle et Éliane feront donc équipe pour faire subtilement entendre raison aux leurs, à leur insu. En découleront – bien sûr – quantité de quiproquos. La supercherie, lorsque révélée, fera un peu de dégâts. Pas trop, bien sûr, on reste dans l’amour.

La durée du film est parfaite – 90 minutes, tout juste – et le récit ne s’éparpille pas de façon significative. Seulement, certaines scènes donnant dans le burlesque, voire le slapstick (humour très physique) – est-ce obligatoire dans un film de Noël? – gâchent un peu le portrait.

Des segments de karaoké impliquant Véronique Cloutier et Dominic Paquet s’étirent à en devenir agaçant.

Le gag est ici facile, gentil, très rassembleur.

Véronique Cloutier dans une scène du Cyclone de Noël / Courtoisie Films Opale

Et l’apparition surprise, à la fin, d’une célèbre chanteuse, fière représentante d’un show-business vivant actuellement ses derniers milles, ne fait pas nécessairement office de cerise sur le gâteau. D’autres caméos auraient pu surprendre et ravir bien davantage, et tous les âges.

Même Ti-Blanc Richard trouverait peut-être le choix surprenant, en 2024.

Or, ça sent vraiment le Noël québécois dans Le cyclone Noël. On parle de pain sandwich, de fort comme dans La guerre des tuques, de centres de tables fabriqués à la main. Non, il n’y a pas de jeune professionnelle esseulée qui retourne dans son patelin d’un bled perdu pour faire la paix avec les démons de son passé et qui rencontrera au passage l’homme de sa vie. On n’est pas dans The Holiday (Les vacances). On est dans un Noël ici, chez nous, avec nos coutumes. Ça fait du bien.

23 décembre, sorti il y a deux ans, empruntait davantage aux codes de la comédie romantique et du baiser sous le gui; Le cyclone de Noël patauge davantage dans les eaux de La course au jouet.

Verdict final: Le cyclone de Noël est un bon film de circonstance à voir avec les enfants. Un divertissement amusant, rigolo. Une jolie sortie au cinéma en perspective. Des personnages qui n’ont pas été dénaturés parce que sortis de leur cadre habituel de 30 minutes.

Mais il flotte quand même, à travers les effluves de sapin, de crème de menthe et de Ferrero Rocher, une odeur de manque. De manque de temps, de moyens. Peut-être d’idées. D’originalité. Et par moments de bon goût.

Joyeux Noël à tous! (Une quarantaine de jours à l’avance!)

Voyez ou revoyez ici nos photos du tapis rouge de la première du Cyclone de Noël, qui avait lieu lundi dernier au Théâtre Outremont!

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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