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L’Arracheuse de temps : La pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre [Critique]
Crédit Serge Cloutier

Mercredi soir avait lieu la premiĂšre du plus rĂ©cent film de Francis Leclerc et de Fred Pellerin, qui a Ă©tĂ© produit par Antonello Cozzolino, L’Arracheuse de temps. Ce long mĂ©trage fantastique se dĂ©roulant dans l’iconique village du scĂ©nariste, St-Élie-de-Caxton prendra l’affiche dans les salles de cinĂ©ma partout au QuĂ©bec dĂšs le vendredi 19 novembre, et croyez-nous, vous ne voulez pas manquer ça.

Lors de la premiÚre médiatique Montréalaise, le tapis rouge regorgeait de vedettes sur leur 31, paradant fiÚrement, tout en prenant la pose devant les photographes présents.

Nous avons eu la chance d’assister Ă  la premiĂšre et peu de mots peuvent dĂ©crire Ă  quel point le rĂ©sultat est percutant. PremiĂšrement, l’histoire du film nous a immĂ©diatement rendues nostalgiques comme la nostalgie est l’un des thĂšmes principaux du conte de Fred Pellerin. Il faut dire que tout comme celle de Babine, la prĂ©misse de L’Arracheuse de temps en est une des plus originales.

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Le rĂ©sumĂ© que l’on peut retrouver sur le site web officiel du film de Francis Leclerc va comme suit : « UsĂ©e par la maladie, la vieille conteuse Bernadette tente de rassurer son petit-fils Fred que la Mort n'existe plus. Son rĂ©cit fera revivre les personnages extraordinaires du village de Saint-Élie-de-Caxton en 1927 : le barbier MĂ©o qui dĂ©coiffe son monde, Toussaint le marchand qui compte ses cennes au dĂ©sespoir de sa femme Jeannette, la belle Lurette, fille du forgeron Riopel, qui Ă©tire son enfance jusqu'Ă  20 ans, Madame GĂ©linas qui Ă©lĂšve ses 472 enfants, le curĂ© neuf qui n'est pas vieux, La Stroop qui nourrit les rumeurs de sorciĂšre Ă  son sujet et Bernadette qui a l'Ăąge de tous les possibles. Une nuit, un Ă©clair s'en prend au pommier de l'Ă©glise dont la cloche sonne un coup de mauvais augure. La Mort a-t-elle dĂ©cidĂ© de s'offrir un buffet d'Ăąmes? DorĂ©navant, la fin de la vie coïncide avec la naissance des lĂ©gendes ».

 

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AdaptĂ© du compte de Fred Pellerin du mĂȘme nom, L’Arracheuse de temps prend une place au sommet de la liste des meilleurs films quĂ©bĂ©cois des deux derniĂšres dĂ©cennies et non, nous n’exagĂ©rons pas.

MĂȘme pas un peu.

Au fait, la distribution du film est tellement riche en talents et en crédibilité qu'elle nous fait croire que cette histoire fait bel et bien partie de notre folklore québécois.

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La protagoniste est Bernadette et elle est incarnĂ©e par l’excellente actrice Jade Charbonneau. Son interprĂ©tation est Ă  couper le souffle et elle pourrait mĂȘme rendre certaines actrices amĂ©ricaines jalouses tellement elle brille dans ce long mĂ©trage. DĂ©cidĂ©ment, Jade Charbonneau est une comĂ©dienne que l’on n'a pas fini de voir. Une genre de Karine Vanasse, Sophie NĂ©lisse ou encore, Laurence Leboeuf.

Pier-Luc Funk, dans le rĂŽle de Monsieur le CurĂ©, donne une performance remarquable avec son lĂ©gendaire problĂšme d’élocution qui a fait rire les spectateurs et spectatrices Ă  plusieurs reprises.

Pour ce qui est du personnage du barbier, MĂ©o, interprĂ©tĂ© par le brillant Marc Messier, il s’agit d’un coup de coeur comme son rĂŽle est tellement attachant malgrĂ© son grave problĂšme d’alcoolisme. Un personnage remarquable dont on s’ennuie dĂ©jĂ .

Que dire de Madame GĂ©linas, interprĂ©tĂ©e par l’une de nos comĂ©diennes favorites, GeneviĂšve Schmidt. Son rĂŽle est celui d’une femme vivant dans la misĂšre avec ses 472 enfants. Oui, oui, vous avez bien lu. 472 enfants pour madame GĂ©linas! D’ailleurs, la comĂ©dienne est vraiment venue nous chercher dans son interprĂ©tation que l’on pourrait dĂ©crire comme Ă©tant la perfection.

Pour ce qui est de la cinĂ©matographie, du son et de l’ambiance du film, il est indĂ©niable que le tout nous a complĂštement renversĂ©s. La qualitĂ© de l’image Ă©tait digne d’un des plus grands films fantastiques et n’avait absolument rien Ă  envier aux oeuvres similaires.

Le son et la musique ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s par Fred Pellerin lui-mĂȘme ainsi que Éloi Pinchaud et elle a grandement aidĂ© Ă  transporter les spectateurs et les spectatrices dans l’univers fantastique rĂ©ussi de L’Arracheuse de temps.

Pour ce qui est de l’ambiance du film, elle Ă©tait sombre, mais pas glauque. Elle Ă©tait intense, mais pas lourde. Elle Ă©tait dense, mais pas paniquante du tout. C’était comme si Francis Leclerc, Fred Pellerin et Tim Burton avaient eu un enfant ensemble (on le sait que c’est Ă©trange comme exemple, mais nous pensons que ça dĂ©crit rĂ©ellement l'imagerie du film).

L’histoire est narrĂ©e par Fred Pellerin ainsi que le personnage de l’incroyable MichĂšle Deslauriers. D'ailleurs, c'est la narration qui nous a rendus nostalgiques, comme le personnage du petit Fred reprĂ©sente Fred Pellerin en 1988. Pour ce qui est de Michelle Deslauriers, elle incarne le rĂŽle de sa grand-maman malade, qui lui raconte l'histoire de sa jeunesse, prenant place en 1927.

 

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Bien que la mort fasse grandement partie du film, elle n’est jamais imposante et elle nous porte toujours Ă  rĂ©flĂ©chir. Au fait, dans L’Arracheuse de temps, La mort n'existe plus et la morale de l’histoire est bien simple : profiter de la vie avant de savoir que vous allez mourir. Une phrase que l’on entend souvent, mais que bien peu de gens mettent en pratique.

 

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D’ailleurs, c’est Roy Dupuis qui incarne le rĂŽle de La mort et il est presque impossible de le dĂ©couvrir sans lire son nom au gĂ©nĂ©rique tellement le maquillage, les effets spĂ©ciaux et le costume sont bien faits.

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Le film est Ă  la fois philosophique, divertissant, Ă©mouvant, drĂŽle et surtout, impressionnant. Francis Leclerc a mis le paquet dans cette mĂ©gaproduction et le rĂ©sultat est incontestable. Ce long mĂ©trage s’inscrit assurĂ©ment parmi les meilleurs films de l’annĂ©e!

De plus, nous avons l’impression que les personnages de L’Arracheuse de temps reprĂ©sentent tous et toutes une petite partie de Fred Pellerin, comme quoi la pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre.

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