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Julie Snyder se confie pour la première fois sur sa plainte contre Gilbert Rozon
Crédit: Karine Paradis

En plein coeur de la vague de dénonciation qui a fait tomber Gilbert Rozon l’automne dernier, la plainte criminelle déposée par Julie Snyder au SPVM semblait confirmer ce que l’on soupçonnait déjà à ce moment-là : qu’il ne s’agissait que d’une question de temps avant que d’autres victimes alléguées aillent de l’avant. Au total, neuf femmes ont uni leurs voix pour dénoncer le harcèlement sexuel et les agressions qu’elles auraient subi des mains du producteur. Pour la toute première fois depuis la très brève annonce de sa plainte, Julie Snyder s’est exprimée au micro de Christiane Charrette sur ce qui l’avait poussée à agir contre son agresseur.

« C'est un ensemble de facteurs qui ont déclenché ça chez moi. [...] Je ne savais pas pour Pénélope McQuade, je n'avais aucune idée, et quand j'ai vu qu'elle avait reçu cet été Gilbert Rozon, et qu'elle l'embrassait comme si de rien n'était, je me suis identifiée à elle. Je me suis dit : “Moi aussi, j'ai fait comme si de rien n'était” », a déclaré la productrice.

Elle ajoute que ce réflexe de fuir et de faire comme s’il ne s’était rien passé est en quelque sorte un mécanisme de défense qu’elle a adopté, mais que beaucoup d’autres femmes utilisent aussi : « Comme si de rien n'était, [les victimes] vont essayer de courir. Premièrement, de fuir au propre, mais aussi au figuré. Mais tu te rends compte que t'as beau courir, tu ne fuis pas quelque chose qui est derrière toi, tu fuis quelque chose qui est à l'intérieur de toi, donc ça va toujours te rattraper. »

La chronique d’Yves Boisvert dans La Presse, au sujet du jugement qui avait donné l’absolution conditionnelle à Gilbert Rozon en 1998, aurait ultimement convaincu l’animatrice qu’il était temps d’agir. Cette absolution avait été obtenue de force, en quelque sorte, alors que l’ancien président fondateur de Juste pour rire avait pourtant plaidé coupable à ces accusations.

Peu avant sa dénonciation, Julie avait écrit un texte portant le titre Comme si de rien n’était, qu’elle se préparait à publier sur Facebook afin d’exprimer son support envers les victimes et pour les inciter à prendre parole. Le texte n’a finalement jamais été publié. Le même jour, elle a porté plainte contre Gilbert Rozon au Service de Police de la Ville de Montréal.

 

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Crédit photo : Karine Paradis

Source : Ici Radio-Canada Première

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