La saison télévisuelle qui s’achève aura été marquée, entre autres, par la résurrection de La petite vie. Déposés sur ICI TOU.TV EXTRA en octobre 2023, puis relayés à ICI TÉLÉ en février et mars dernier, les six épisodes ont constitué un beau clin d’œil pour les adeptes de l’émission, une mise à jour sur le sort de la bien-aimée famille Paré et, bien sûr, une occasion de revoir le trop rare Serge Thériault.
Les comédiens l’ont beaucoup répété depuis un an, le bonheur de se retrouver dans les costumes des excentriques personnages imaginés par Claude Meunier dans les années 1990 était immense. La complicité unissant les Marc Messier, Diane Lavallée, Marc Labrèche, Josée Deschênes, Bernard Fortin et compagnie, ne s’était apparemment pas usée d’un iota malgré le passage des années.
Néanmoins, certains ont partagé le point de vue de Claude Meunier, qui s’était montré très critique à l’égard de la décision de Radio-Canada de déposer d’abord les six demi-heures sur la plateforme payante ICI TOU.TV EXTRA avant de les diffuser, quatre mois plus tard, à la télévision. Une décision qui s’inscrit dans la tendance télévisuelle mondiale à l’heure des plateformes d’écoute en continu, mais qui fragmente forcément l’auditoire, surtout dans un petit marché comme le Québec.
C’est le cas de Josée Deschênes. En entrevue avec la comédienne, toujours souriante et élégante, mardi, sur le plateau de la comédie Double jeu, attendue sur Crave en 2025, nous lui avons demandé de tracer son petit bilan du retour de La petite vie et des réactions du public devant l’évolution de sa Lison devenue influenceuse.
Soulignant d’abord que «les fans sont bien contents», Josée Deschênes a enchaîné en abondant dans le même sens que Claude Meunier, en avouant sa petite déception d’avoir vu l’engouement général un peu étiolé par le mode de présentation choisi par Radio-Canada.
«La nouvelle façon d’écouter, maintenant, dilue énormément le buzz autour d’une série. Il n’y a plus l’événement le soir même, où tout le monde écoute à la même heure, en même temps, comme c’était le cas pour La petite vie il y a 30 ans», explique-t-elle, avant d’ajouter:
«Ça a été dilué. Il y a eu un buzz quand c’est sorti sur ICI TOU.TV, et un buzz à la télé, mais pas LE gros buzz qu’il aurait pu y avoir, si ça avait été diffusé comme avant.»
«Mais, c’est ainsi avec les nouvelles plateformes. C’est la nouvelle réalité. Les gens qui aiment La petite vie ont aimé ça, et nous, on a eu du fun. On était super contents de se retrouver!», a terminé la comédienne d’un ton conciliant.
Les cinq saisons de La petite vie, incluant la récente campée 30 ans plus tard, sont en ligne sur ICI TOU.TV EXTRA.
Beaucoup de boulot
Josée Deschênes s’estime très choyée par les temps qui courent: elle croule sous les beaux projets. Actuellement en tournage pour Double jeu, elle s’apprête à enregistrer, aussi cet été, une nouvelle fiction dont les détails seront éventuellement annoncés. Elle a même été forcée de refuser deux autres contrats, ce qui avait aussi été le cas l’an dernier.
«J’ai vraiment des belles affaires! Depuis que j’ai fait Audrey est revenue, quelque chose s’est enclenché. Mon casting a changé. J’ai vieilli et, tout à coup, je reçois beaucoup de belles propositions», a-t-elle lancé à Hollywood PQ.
La comédie dramatique Audrey est revenue, écrite par Florence Longpré et Guillaume Lambert, est débarquée sur Club illico à l’automne 2021. Entre la fin de L’Auberge du chien noir, au printemps 2017 (une série qui l’a occupée pendant 15 ans), et Audrey est revenue, Josée Deschênes a fait beaucoup de théâtre et de séries web, joué dans Le Phoenix avec sa bonne amie Guylaine Tremblay et tenu des rôles sporadiques dans plusieurs émissions.
«Je n’ai jamais arrêté de travailler», indique l’artiste, qui passe allègrement du drame aux rôles plus légers. Dans Double jeu, une comédie policière, elle personnifie une commandante qui engage deux comédiens (interprétés par Radid Badouri et Mehdi Bousaidan) qu’elle envoie infiltrer le milieu du crime organisé à titre d’agents doubles.
À 62 ans, la dame pense avoir atteint en quelque sorte un âge idéal pour explorer différentes zones.
«Des fois, il y a une affaire de casting. On est parfois trop jeune pour être vieille, ou trop vieille pour être jeune! À un certain âge, j’aurais été trop jeune pour jouer la mère de Florence Longpré, et trop vieille pour incarner une mère de 25 ans. Il y a aussi une sélection naturelle qui se fait avec les années…»
Josée Deschênes s’émerveille par ailleurs de la visibilité que peut lui apporter, par exemple, une simple chronique à Je viens vers toi, le talk-show de son complice Marc Labrèche, à Noovo.
«C’est fou, combien ç’a un rayonnement plus grand qu’on pense! Des fois, tu travailles comme une folle pour un rôle pendant des mois; puis, tu passes à Je viens vers toi, un seul soir, et tu en entends parler pendant des semaines!»
N’empêche, Josée Deschênes choisit soigneusement ses engagements.
«Je ne peux pas être partout, et je ne veux pas être partout, non plus! Quand les gens me disent qu’ils me voient partout, ça me fait peur! Je ne veux pas que les gens soient tannés… J’essaie de faire des choses qui m’appellent et que j’ai du fun à faire.»