L'auteur, animateur et humoriste Jonathan Roberge a aujourd'hui (jour du Téléthon Opération Enfant Soleil) partagé un émouvant texte via la plateforme de la Fondation CHU Sainte-Justine, se confiant à cœur ouvert sur les derniers mois que sa famille et lui ont traversés, alors que son petit Xavier souffrait d'un cancer au cerveau.

Récemment, le bon ami de Jonathan, Alexandre Champagne, annonçait que l'état de santé du jeune joueur de hockey s'était fortement amélioré. Ce dimanche, le coanimateur de Ne jamais faire à la maison a décidé de raconter toute l'histoire de son fils, afin de sensibiliser la population à l’importance de la recherche et de « contrôler l’information sur ce qui s’est réellement produit ». Il invite notamment celles et ceux qui le peuvent à donner pour la cause.

Jonathan raconte d'entrée de jeu : « 22 novembre 2019. J’étais au Marché Atwater entre deux sapins de Noël à faire des "faces comiques" pour la photographe du Journal de Montréal. Je venais de faire l’annonce de mon tout premier spectacle d’humour. Je chassais la grisaille de novembre avec mon bonheur de gars qui réalisait son rêve, enfin. J’ai alors reçu un texto de mon ex qui est non seulement la maman de Xavier, mais aussi une infirmière : "Xa vient de vomir en jet à l’école... Je commence à trouver ça vraiment bizarre Jo. Je m’en vais à Sainte-Justine, tu viendras nous rejoindre quand tu peux."

Ça faisait deux semaines que, de mon côté, je soupçonnais une commotion cérébrale suite à quelques coups reçus à la tête lors de matchs de hockey. Disons que Xavier ne passe pas inaperçu sur une patinoire. Il se lance partout, bloque des lancers et a le cœur gros comme une Zamboni. Un petit guerrier qui a la réputation d’être un "Gallagher" du Atome BB. Toujours en train de se faire mal pour son équipe.

Je suis donc allé les rejoindre à Sainte-Justine. Nous étions dans une petite pièce à attendre les résultats d’un scan. Je filmais Xavier qui chantait du Lisa Leblanc en nous montrant qu’il était branché à des machines. Il était souriant, drôle et pétillant. Plus aucun symptôme de "choc électrique" dans sa tête ni de vomissement. Il m’avait demandé d’aller à l’aréna en soirée pour encourager son équipe de hockey, même s’il ne jouait pas. #CoeurGrosCommeUneZamboni #ToutAllaitBien ».

L'humoriste retrace de quelle façon le « cauchemar a commencé » : « Un médecin est alors entré avec une infirmière. Ils semblaient tous deux préoccupés. Le médecin a regardé Xavier et a dit : "Hey mon petit bonhomme, je vais aller parler à tes parents de l’autre côté, on revient tout de suite..." J’ai regardé mon ex, et dans ses yeux, j’ai vu une maman inquiète, mais j’ai aussi vu l’infirmière qui savait que quelque chose clochait. 

Le docteur nous a dit des choses qu’un parent ne veut jamais entendre au courant de son existence : "Je suis tellement désolé, j’ai pas de bonnes nouvelles... Ce n’est pas une commotion... Sur le scan, on a découvert une grosse masse entre le tronc cérébral et le cervelet... Xavier ne pourra plus sortir d’ici. On doit l’opérer d’urgence... parce que... sinon... bien... on va se dire les vraies choses, les vrais mots, ok? Xavier a une énorme tumeur au cerveau, c’est pas joli et si on ne l’opère pas tout de suite... c’est une question de jours..."

Je ne me rappelle plus de ce qu’il disait après. Il nous rassurait. Un bon monsieur. Mais, j’étais ailleurs... J’ai perdu le peu de naïveté qu’il me restait, le 22 novembre 2019. J’ai réalisé que ma vie ne serait plus jamais la même. Que plus jamais, j’allais avoir le sentiment de légèreté qui nous habite tous sans le savoir. »

Le sentiment d'impuissance l'a alors submergé : « Sa mère et moi, on s’est serrés fort dans nos bras. Tout s’est écroulé autour de nous. Ça faisait si mal. Inexplicable. Je ne trouverai jamais les bons mots pour vous décrire cette douleur. Mais lorsque ça nous arrive. Nous voulons entendre ce que j’ai eu la chance d’entendre par la suite... "Il y a déjà une équipe de mobilisée qui regarde présentement les images du cerveau de Xavier. Le Dr Weil, un excellent neurochirurgien, étudie, au moment où l’on se parle, les images du scan et s’en vient d’ici maximum vingt minutes pour vous expliquer le plan de match." Le Dr Weil est arrivé. Quel homme exceptionnel. Il nous a rassurés. » Le spécialiste a entre autres assuré les parents que la tumeur « était super bien placée pour être retirée » et que toute une équipe médicale les accompagnait à travers cette terrible épreuve.

Jonathan et la mère du jeune Xavier ont finalement dû annoncer la nouvelle à leur enfant : « Je pensais que de se faire dire que notre enfant était malade était la pire chose au monde... Non, lui annoncer est encore pire. Faites-moi confiance. Nous avons entouré son lit. Il a regardé sa mère : "Bon... qu’est-ce que j’ai dans ma tête?" Je lui ai pris la main et j’ai maladroitement dit : "Bon bien Xa, bonne nouvelle, tu n’as pas de commotion... mais mauvaise nouvelle, tu as comme une... genre... de petite bille... tumeur... qu’il faut enlever..." J’ai figé. J’avais tellement mal. Comment je pouvais annoncer ça à un petit gars de 10 ans.

Le Dr Weil m’a regardé et a poursuivi : "Ce que ton père te dit, mon Xavier, c’est que tu as une tumeur au cerveau qui fait la taille d’un petit avocat, mais que moi, mon travail, c’est d’enlever ça régulièrement... D’ici trois jours, tu n'en as plus... promis." Sa maman a pris le flambeau et l’a consolé. »

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« On s’est serrés fort dans nos bras [Xavier et Jonathan]. Le Dr Weil lui a promis qu’il allait un jour rejouer au hockey. Xavier a gardé cet objectif en tête. Le matin que tu dis au revoir à ton enfant qui quitte vers une salle d’opération en ne sachant pas dans quel état tu vas le retrouver, tu es content de savoir que des équipes de recherche travaillent d’arrache-pied pour trouver des solutions pour sauver des enfants. Et que grâce à elles, mon Xavier avait de bonnes chances de revenir comme il était parti.

La journée que tu pensais pas que ça existait "Aller encore plus bas" et qu’on t’annonce que finalement c’est un foutu cancer du cerveau, tu t’accroches à ces équipes de recherche qui donnent à des médecins comme le Dr Perreault, le Dr Charpentier et tous les autres, les outils nécessaires pour sauver ces enfants », peut-on lire avec émotion, alors que Jonathan fait part de la douloureuse réalité dans laquelle sa famille et lui ont été submergés.

« Nous avons maintenant huit ans à attendre que la nature et la recherche guérissent mon enfant. Il n’y a plus aucune trace de cancer présentement dans la tête de mon Xavier. On ne peut pas dire qu’il est guéri, tel est le protocole. Mais, il a une victoire... Il a rejoué au hockey... Il a marqué des buts et à son premier match, il se lançait devant les rondelles pour bloquer des lancers... #CoeurGrosCommeUneZamboni

Aujourd’hui, je souligne l’importance de cette police d’assurance qu’est Sainte-Justine et son Centre de recherche... Je veux que les parents qui se retrouveront malheureusement dans notre situation puissent compter sur la recherche pour donner espoir, apaiser leur douleur et sauver leur enfant », dit-il avec beaucoup de reconnaissance envers celles et ceux qui se donnent corps et âme pour la santé des enfants.

Pour lire le bouleversant témoignage de Jonathan Roberge publié sur le site de la Fondation CHU Sainte-Justine en intégralité, c'est ICI. Pour faire un don, c'est par là. On transmet également nos plus douces pensées à Jonathan, Xavier et leur famille.

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