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Jemmy Echaquan Dubé s’ouvre avec peine sur la mort de Joyce, la cousine de sa mère
Crédit: Serge Cloutier

Ce lundi, la mort de Joyce Echaquan, une femme atikamekw de 37 ans, est venue bouleverser et choquer le Québec. Celle-ci avait diffusé en direct une vidéo sur Facebook peu de temps avant de pousser son dernier souffle, vidéo dans laquelle on entend les insultes et commentaires racistes du personnel médical ainsi qu’une déclaration de Joyce, qui indique avoir été surmédicamentée de morphine, malgré son allergie.

Quatre jours plus tard, c’est avec beaucoup de peine et d’incompréhension que la comédienne Jemmy Echaquan Dubé, qu’on peut présentement voir dans la série Toute la vie, est revenue sur le décès de Joyce, comme celle-ci faisait partie de sa famille.

« Joyce, c’était la cousine à ma mère […]. On a grandi dans la même communauté, on s’est côtoyées quand même souvent, mais disons qu’on s’est perdues de vue », a-t-elle d’abord expliqué en entrevue à LCN.

Capture d’écran

Malgré leur éloignement, sa mort l’a profondément touchée, et c’est avec difficulté qu’elle a visionné les images de la vidéo après une journée de tournage pour l’émission de Radio-Canada.

« C’était vraiment choquant. J’ai eu de la misère à rester calme. J’avais de la peine, j’avais de la rage en moi. J’étais vraiment triste pour la famille ».

« Je ne peux pas imaginer ce que ça peut être d'être seule devant ces personnes et que ta vie est entre leurs mains », a-t-elle également ajouté, visiblement toujours ébranlée par la sordide affaire.

La comédienne a aussi admis que sa famille et d’autres membres de sa communauté avaient connu des mauvais traitements à l’hôpital de Joliette, qui a déjà fait couler bien de l’encre lors du dévoilement du rapport de la commission Viens l’année dernière. Des cas de négligences et de soins bâclés, tout y était documenté et ne fait que rappeler ce qu’a vécu Joyce Echaquan avant de perdre la vie.

« Ce qu’il se passe à Joliette, ce ne sont pas des cas isolés. Il y a tellement de racisme », a-t-elle déploré avant d’indiquer qu’il y en a à l’hôpital de la ville, mais aussi au sein de la population et de la police. Elle-même en a été victime tout au long de son enfance après avoir déménagé à Joliette à l’âge de six ans. L’éducation est selon elle le moyen à employer pour changer la mentalité des gens.

Pour ce qui est du gouvernement, Jemmy est très claire, des actions concrètes doivent être faites. Après la commission Viens et l’Enquête sur les femmes autochtones disparues et assassinées, il est temps de mettre en place les recommandations. « Je ne comprends pas pourquoi ça prend autant de temps », a-t-elle finalement laissé tomber.

Il faudrait d’abord que le gouvernement reconnaisse que le racisme systémique existe bien au Québec, mais il semble qu’il faudra encore attendre pour cela. Même chose du côté du maire de Joliette, Alain Beaudry, qui, en entrevue pour Le Devoir, a indiqué qu’il n’y avait pas de racisme dans sa ville : « On peut peut-être réfléchir, mais de là à dire qu'il y a un problème, moi je vois pas de problème majeur qui me saute aux yeux. »

À noter qu’une infirmière impliquée dans la mort de Joyce a été congédiée ce mardi, suivie par le renvoi d’une préposée ce jeudi à la suite d'une enquête interne menée par le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Lanaudière.

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