Jean-Luc Mongrain et Louis Morissette s’insurgent contre la perte du français au Québec
Alexandre GagnonJean-Luc Mongrain et Louis Morissette étaient tous deux présents sur le plateau de Je viens vers toi, où divers sujets ont été abordés, notamment la diminution de l’usage du français au Québec, plus particulièrement dans la grande métropole.
Le journaliste et chroniqueur de carrière, connu pour son franc-parler, a lancé la discussion sur cet enjeu de société délicat qui lui tient à cœur et selon l’une de ses dernières expériences vécues, chez lui, à Montréal.
«L’autre jour, je me promène dans la rue chez nous (…) Puis, je vois le facteur. Je dis au facteur: Écoute, je suis à trois quatre portes de chez nous, j’attends mon passeport (…) Puis, je m’aperçois que je parle tout seul. Le gars il dit: What? Je dis: Pardon? You don’t speak french?(…) No. J’ai dit: You should, tu devrais! Il dit: Ah, you know…ce n’est pas nécessaire. Il a écouté le président d’Air Canada, c’est clair! On peut vivre à Montréal sans parler français. C’est épouvantable, je m’en veux de ne pas avoir porté plainte à PostesCanada (…)», témoigne Mongrain avec entrain et une dent certaine contre les propos passés du PDG d’Air Canada… ainsi que son facteur.
«La problématique que nous avons et depuis toujours (….) Nous nous sommes confortés dans une majorité au Québec se disant que nous autres ici c’est français. Mais, nous sommes traités comme une minorité. La plus importante minorité canadienne. Comment on traite les minorités, posons-nous la question, pour les minorités que nous avons et que nous côtoyons. Je ne suis pas sûr qu’on leur donne toute la place qu’ils méritent. Parce qu’ils participent aussi à ce que nous sommes. Alors, le président d’Air Canada qui nous dit ça, l’autre jour, j’aimerais ça avoir une petite conversation avec lui, juste pour voir s’il est fluide», ajoute Jean-Luc avec la fougue qu’on lui connaît.
Par la suite, Louis Morissette a appuyé l’opinion de Jean-Luc, révélant qu’il tient souvent le même discours lors de soupers entre amis.
«On dirait qu’il n’y a pas d’urgence. Les gens ne voient pas le problème. Ils sont comme: Mais, ce n’est pas grave on va parler deux langues (…) Moi, je prends l’avion…what you wanna drink? Hum, on part de Montréal! Pardon? Je sais très bien ce que tu m’as demandé, mais tu vas me demander: Qu’est-ce que tu veux boire? De l’eau! I dont’ speak french. De l’eau, d’après moi c’est écrit sur la bouteille. Donc, fait une petite recherche, tu vas le trouver. Je viens mauvais!», ajoute Louis tout aussi sensible sur le sujet.
«(…) Ce qui nous appartient collectivement c’est notre culture, notre identité, notre langue et notre survie. J’ai peur qu’on soit condamné à disparaître, ça serait épouvantable», termine Jean-Luc Mongrain.
Un moment qui, disons-le, suscitera certainement des réactions, mais qui s’avère un important débat de société!