Isabelle Boulay lance demain un quinzième album, En Vérité, le premier opus de compositions originales que l’artiste sort en six ans, soit depuis Les Grands espaces. Nous l’avons rencontré dans sa suite de l’hôtel William Gray, dans le Vieux-Montréal, pour discuter de ce nouveau projet, de La Voix et, juste un peu, de son amoureux. Entre deux entrevues, Justin Trudeau, avec qui elle est amie depuis plusieurs années, profite du fait qu’il est dans le même établissement pour s’entretenir avec elle pendant quelques minutes. On le comprend, il est difficile de résister au charme de la belle Isabelle!

L’artiste s’est gâtée en appelant plusieurs de ses musiciens préférés à travailler avec elle sur ce nouveau projet. Réalisé par le Français Benjamin Biolay, avec qui elle collabore pour la cinquième fois, on retrouve d’autres grands noms comme Cœur de Pirate, Alex Nevsky, Carla Bruni et Julien Clerc. « C’est gens-là, je suis d’abord leur public, donc j’écoute leurs albums puis j’aime ce qu’ils font. Il y a des gens avec qui j’avais envie de travailler depuis longtemps, puis en général, quand je sens une connivence comme ça avec un artiste, quand son matériel me plaît, j’ai souvent l’envie qui se développe d’avoir une chanson de cette personne-là. Puis ça, c’est un beau privilège en tant qu’interprète que de recevoir les chansons des artistes qu’on admire. Cœur de Pirate, cette chanson-là je l’ai reçue en 2013 et c’est la première chanson que j’étais convaincue qu’elle serait sur l’album. » Cette pièce, Nashville, n’est qu’un exemple de comment la chanteuse s’est fait plaisir avec ce nouvel opus.

« C’était en 2000 ou 2001, on avait 25, 26 ans », nous raconte la chanteuse à propos de ses premières associations avec Biolay, rencontré à l’époque de Mieux qu’ici bas. « On a déjà fait un duo ensemble, en fait un duo inédit, c’était une chanson qui s’intitule Ne me dit pas qu’il faut sourire », poursuit-elle en mentionnant qu’ils ont l’habitude de travailler ensemble. On lui souligne qu’on aimerait beaucoup que la pièce soit disponible un jour, sur YouTube par exemple. « Mais je sais pas comment on fait! » s’exclame Isabelle en blaguant. « C’est drôle en fait, parce que toute cette nouvelle façon de distribuer ou de faire connaître la musique, c’est quelque chose qui m’échappe complètement », ajoute avec autodérision celle qui préfère ne pas trop toucher aux réseaux sociaux!

« Je voulais pas avoir nécessairement un scénario. Je voulais des évocations, mais je voulais pas tomber dans l’explicite. J’ai toujours beaucoup aimé ce que cette fille-là [Chloé Robichaud] proposait comme réalisatrice », dit-elle à propos de son dernier clip, Un souvenir, qui est très différent des vidéos beaucoup plus narratives auxquelles nous avons été habitués. C’est un peu dans cet esprit qu’est fait l’album : Isabelle s’est fait plaisir et nous enchante du même coup. « Je voulais laisser de l’espace pour que quelqu’un qui regarde le clip puisse projeter sa propre histoire dedans », poursuit-elle en précisant qu’elle ne voulait pas que les gens associent sa vie privée à ses chansons ou ses clips, chose qui est arrivée par le passé. « C’est très particulier de retrouver quelqu’un qui essaye de tracer les contours de ta vie, alors qu’il en sait rien, mais absolument rien », confie Isabelle, d’autant plus que sa relation amoureuse avec l’avocat Éric Dupont-Moretti a été mise au grand jour par des paparazzis.

D’ailleurs, à ce sujet, la chanteuse a été choquée. « Notre relation, c’était un secret bien gardé », dit celle qui n’avait pas l’intention d’étaler ainsi sa vie privée. « Après ça, il y a des médias qui utilisent ça : ‘’Si vous voulez avoir un article avec nous, il va falloir que vous parliez de votre histoire d’amour’’ », continue-t-elle pour expliquer les impacts d’une telle photo dans sa vie. « C’est toujours très troublant de se retrouver dans un journal, c’est des photos volées, relate la chanteuse. Mais en même temps, je m’empêche pas de vivre, je me dis pas en sortant de chez moi ‘’mon Dieu, je suis Isabelle Boulay, faut que je fasse attention à si ou à ça’’. » « J’suis pas Kim Kardashian! » lance-t-elle avec un sourire. « Ça ne me dérange pas de dire que je suis amoureuse, mais ça me tente pas d’en parler davantage, c’est juste ça », ajoute-t-elle pour expliquer pourquoi elle aborde sa relation à l’occasion en entrevue, comme ce fût le cas avec nous.

Crédit:Une petite grimace!

Isabelle Boulay s’apprête à retrouver la scène avec ses nouvelles compositions. « C’est sûr que quand on propose un nouveau disque et des nouvelles chansons sur scènes, il y a quand même toute une dimension qui est un peu périlleuse, mais qui est vraiment très agréable », souligne celle qui est aussi coach à La Voix. D’ailleurs, difficile de passer à côté de la sensation de l’hiver, Louis-Paul Gauvreau, puisque la décision d’Isabelle de le garder dans son équipe jusqu’en demi-finale a beaucoup fait jaser au courant de la saison. « C’est vraiment, dans son genre, un chanteur exceptionnel. Ce qu’il faut expliquer aussi, c’est que la musique métal, ça prend vraiment des virtuoses pour arriver à reproduire cette musique-là, et puis ça prend un grand virtuose au niveau de la voix », souligne-t-elle avec justesse. « Tout le monde, on essayait de faire ce qu’il faisait. Éric Lapointe a donné une définition tellement drôle, mais tellement juste. Y’a dit : ‘’Moi, c’est sûr que si je fais une chanson de même, c’est l’ambulance St-Jean qui vient me chercher après!’’ T’sais, ça sort quand même de la bouche d’Éric Lapointe qui est un des plus grands rockeurs du Québec, mais faire du rock et faire du métal, c’est pas pareil », poursuit celle qui est définitivement une fan de son poulain éliminé au profit de Frank Williams.

« Je pense que je devais le préméditer depuis longtemps [ce nouvel album]. C’est pour ça que j’y suis autant attachée et que je le trouve aussi beau, c’est qu’il réunit tellement de critères et de souhaits », conclut-elle.

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Crédit photo: Constance Cazzaniga

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