Moi… et l’autre revit aujourd’hui sur les planches, et on ne pouvait qu’avoir une pensée émue à l’endroit du créateur de la comédie, Gilles Richer, à la première médiatique de la pièce, qui se tenait jeudi soir, au Théâtre du Vieux-Terrebonne.
La comédienne Isabel Richer, fille du regretté auteur de cinéma, de télévision et de chanson (Les Couche-Tard, Poivre et sel, Tiens-toi bien après les oreilles à papa, Mommy Daddy), a d’ailleurs fièrement foulé le tapis rouge et pris la pose aux côtés du premier ministre du Québec, Monsieur François Legault, et son épouse, Isabelle Brais, qui effectuaient une rare sortie culturelle du genre, avant la représentation.
Bien que l’idée de ramener à la vie les personnages de Dodo et Denise vienne d’Éric Belley, conjoint d’Isabel Richer, qui agit comme directeur artistique du spectacle, l’actrice ne savait rien de l’histoire mitonnée par l’autrice Kim Lévesque-Lizotte et le metteur en scène Charles Dauphinais, et n’avait assisté à aucune répétition avant le grand rendez-vous de jeudi soir.
Elle n’avait pas non plus discuté avec Dominique Michel et Denise Filiatrault, qui étaient absentes jeudi, et n’ont jamais, sauf erreur – ou très peu – commenté publiquement cette entreprise de relecture de Moi… et l’autre chapeautée par les producteurs Martin Leclerc et ComediHa!.
«Je n’ai rien vu, rien lu. (…) Je ne sais rien du tout!», a mentionné Isabel Richer, en entrevue avec Hollywood PQ.
Gilles Richer, décédé en mai 1999, était un homme particulièrement avant-gardiste, quand on y pense, pour avoir créé un univers où les jeunes femmes assumaient autant leurs désirs, leur sexualité, leur envie de plaire, et se laissaient aller à mille folies, dans les conservatrices années 1960.
«Mon chum (Éric Belley) s’est fait poser la question, quand il a initié ce projet-là : qu’est-ce qui fait qu’en 1966, Gilles Richer a mis deux femmes en minijupes dans un appartement, comme colocs? Et je n’ai pas la réponse. Je ne sais pas d’où cette idée est partie…», a soulevé Isabel Richer, en spécifiant que son père serait probablement content de savoir que Moi… et l’autre résonne encore en… 2024!
«Ça me touche que les gens soient excités d’être ici pour voir ce que c’est devenu aujourd’hui. Moi… et l’autre est entrée en ondes à Radio-Canada en 1966, l’année de ma naissance», a souligné la dame, en balayant du regard le tapis rouge bondé de gens, personnalités connues ou pas, qui longeait le Théâtre du Vieux-Terrebonne jeudi.
Henri Picard, fils d’Isabel Richer né de son union avec Luc Picard, également comédien, devait à l’origine être de l’événement jeudi, mais un empêchement l’a hélas retenu ailleurs.
«Il connaît le nom Moi… et l’autre, mais je ne sais même pas s’il a vu des reprises», a hasardé la maman.
Justement, parlant reprises, ICI ARTV continue de rediffuser la série Moi… et l’autre, en alternant entre les épisodes des années 1960 et ceux des années 1990.
Et Gilles Richer, comme papa d’une fille, était-il agréable, du point de vue de son héritière?
«Oui, tout à fait!», a acquiescé cette dernière, dans un grand sourire.
Isabel Richer tourne présentement dans Dumas, nouvelle série de Luc Dionne qui sera présentée à ICI TÉLÉ cet automne. La pièce Moi… et l’autre est à l’affiche du Théâtre du Vieux-Terrebonne jusqu’au 3 août, puis partira en tournée par la suite.