En effet, India Desjardins a récemment pris la parole sur Facebook dans un message empreint d’émotion. Elle s’est ouverte avec franchise sur le choc et la tristesse ressentis en découvrant que plusieurs de ses œuvres avaient été utilisées, sans son consentement, pour entraîner des robots conversationnels.
«Pour alimenter les robots conversationnels, les compagnies technologiques ont créé une base de données à partir de livres, articles scientifiques, films, séries télé, sans le consentement des personnes qui les ont créés… 27 de mes livres ont été volés (le nombre est plus élevé que ce que j’ai réellement écrit car il inclut des traductions allemandes). J’ai vu ceux de Patrick Senécal, Michel Jean, Sarah-Maude Beauchesne, Chrystine Brouillet, Michel Tremblay, Simon Boulerice, Kim Thuy… (J’en passe énormément). Il y a 200 livres de Stephen King… L’art s’est toujours inspiré de l’art. Ça fait partie du processus humain d’intégrer des influences, et d’y apporter sa touche, sa perspective, sa vision. Mais créer, c’est une volonté de s’exprimer, de proposer une nouvelle perspective ou de réagir à des réalités ou contextes spécifiques. L’intelligence artificielle ne propose pas de point de vue ou de nouvelles idées, elle réplique le travail créatif d’autres personnes à un niveau automatisé jamais vu. Et ce serait important d’y réfléchir mais malheureusement les compagnies qui développent ces technologies ont décidé de s’approprier des créations avant que la réflexion ait eu lieu. Personnellement, ça me préoccupe. (Et ça me bouleverse aussi je dois dire.)», lance-t-elle en marge d’une publication partagée par l’écrivain Pierre-Yves Villeneuve, lui aussi touché de plein fouet par ce fléau.
Dans les commentaires, l’indignation est unanime. Plusieurs expriment leur colère et leur solidarité, alors que l’autrice Geneviève Pettersen révèle à son tour avoir été victime de ce même vol littéraire.
Une fâcheuse situation qu’on espère voir réglée rapidement. En attendant, n’oublions pas l’essentiel: continuons d’encourager nos auteur.trice.s d’ici.
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