L'année dernière marquait le trentième anniversaire de décès de Félix Leclerc. Pour l'occasion, l'animatrice d'ICI Musique Monique Giroux a conçu un album hommage au grand auteur-compositeur-interprète intitulé Héritage qui regroupe une dizaine de pièces reprises par dix jeunes chanteurs de la relève, le tout accompagné d'un quintette à cordes de l'OSM. Réalisé par le chef associé de la série OSM Pop, Simon Leclerc, le résultat était d'une magnifique nostalgie et permettait de redécouvrir l'oeuvre d'un grand du Québec.

Près d'un an plus tard, Simon Leclerc est revenu avec l’adaptation symphonique des pièces le temps d'une série de deux spectacles présentés les 13 et 14 novembre 2019 à la Maison symphonique de Montréal. De nouvelles chansons de Félix Leclerc ont aussi été ajoutées et sont interprétées par Marie-Denise Pelletier et Marie-Élaine Thibert, en plus d'extraits du roman de Félix Leclerc, Pieds nus dans l'aube, récités par le slameur Élémo. Le musicien Pierre Parent a proposé également à l'harmonica deux pièces instrumentales. Quant aux artistes de la relève qui figuraient dans l'album, ils étaient aussi présents, sauf pour l'artiste Pomme qui a été remplacée par Salomé Leclerc.

On avait donc bien hâte de profiter du premier concert ce mardi pour retomber dans l'univers si particulier de Félix Leclerc. Toutefois, bien qu'enchanteur, la présence de tout l'orchestre, et non simplement du quintette à cordes, nous a laissé un peu perplexes et perdus. En effet, au contraire de l'album Héritage qui permettait de mettre au premier plan toute la beauté des textes de Félix, l'orchestre complet avec ses instruments plus tonnants détournait notre attention des mots et de la douceur des interprétations. Ce faisant, les interprètes aux voix plus délicates et éthérées, comme Matt Holubowski, Mon Doux Saigneur et Éric Charland, semblaient bien petits sur scène. Les chanteuses comme Marie-Denise Pelletier et Marie-Élaine Thibert ont su profiter de leur voix portante pour mieux ressortir du lot, mais leurs numéros détonnaient un peu trop des autres performances. C'est peut-être parce que justement elles ne font pas partie de la relève et que leurs styles sont moins contemporains.

Au final, c'est surtout la performance d'Émile Bilodeau avec la chanson Les 100 000 façons de tuer un homme, plus enjouée que les autres titres, qui nous est restée en tête en revenant sur le chemin de la maison. La pièce se prêtait parfaitement à l'orchestre, et l'énergie du chanteur était plus que contagieuse. La contribution d'Élémo a aussi su insuffler à la soirée un peu plus de magie, bien qu'on ait perdu quelques mots derrière la musique.

Bref, est-ce que le concert Hommage à Félix Leclerc était une bonne idée? Oui, sans conteste. Mais on aurait préféré retrouver ce qui faisait de Félix un grand artiste, soit de faire plus avec moins.

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Crédit: Antoine Saito - Orchestre Symphonique de Montréal

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Crédit: Antoine Saito - Orchestre Symphonique de Montréal

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Crédit: Antoine Saito - Orchestre Symphonique de Montréal
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