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«Gâtées pourries»: Comme si «Sex and the City» rencontrait «La Galère»…
Crédit Eve B. Lavoie / Courtoisie Bell Média

Au premier abord, les filles de Gâtées pourries ressemblent à ce qui pourrait naître d’un croisement entre Sex and the City et La Galère, les Cosmo, le glamour et les enfants en moins, la répartie encore plus vive en plus.

Parce que Kim (Anne-Élisabeth Bossé), Frédérique (Pascale Renaud-Hébert) et Justine (Suzie Bouchard) n’ont pas exactement encore les moyens de se payer des fringues hors de prix. Kim travaille dans un magazine féminin branché, mais se fait imposer un tournant professionnel pas tout à fait désiré. Justine déteste son boulot d’avocate, mais, aussi rationnelle que peureuse, tergiverse à tout plaquer.

Elles n’ont pas non plus la maturité nécessaire pour éduquer des mioches. Tout au plus, Frédérique, de longue date en couple avec Ludo (Nicolas Ouellet, conjoint de Pascale Renaud-Hébert dans la vie), se questionne vivement à savoir si le moment est venu de se reproduire ou pas. Elle pense d’ailleurs être enceinte dans l’un des épisodes, et gare à quiconque osera obstiner son instinct maternel naissant.

Anne-Élisabeth Bossé et Pascale Renaud-Hébert dans une scène de Gâtées pourries / Crédit Eve B. Lavoie – Courtoisie Bell Média

Kim et Frédérique ont déjà dû aller chercher Justine et son flair amoureux déficient à Ogunquit parce qu’elle avait «mal lu les signes» chez un potentiel soupirant, Kim se confie sur sa dépendance aux hommes à une enfant de cinq ans, le trio se présente aux funérailles d’une ancienne collègue de camp de vacances en l’appelant toujours par son surnom de camp (Gargouille), Frédérique prend presque une dame âgée en otage au détour d’une randonnée sur le mont Royal, Justine fait dodo dans un lit de fusée et Kim et Justine se disputent le rôle principal de Baboune dans une adaptation libre de Babine, de Fred Pellerin, que Frédérique mitonne pour ses élèves de maternelle. Qui sont tous super intelligents… sauf la petite Sarah Langlois, qui, elle, devra «baisser ses attentes toute sa vie», dixit sa professeure.

Alors, vous comprendrez que le testament et les placements, pour nos belles «gâtées pourries», ça sera pour un autre tantôt.

Vous comprendrez aussi qu’elles sont diablement attachantes, drôles et pétillantes dans leurs excès et leurs questionnements existentiels trop intenses, ces trois demoiselles qu’on devine parties pour un aller simple de plusieurs saisons sur Crave si le public répond présent, ce dont on ne doute aucunement. Pour l’instant, on se contentera d’un premier volet de 10 épisodes de 30 minutes, qui défileront beaucoup trop rapidement.

Gâtées pourries sent très fort la série québécoise culte, comme l’a justement été La Galère. Les trois personnages représentent à merveille quantité de filles de leur génération (mi-trentaine), anxieuses, plus ou moins branchées dans plusieurs sphères de leur existence, dont la carrière stagne autant que la vie amoureuse, mais pleines d’humour, de cœur et solidaires les unes des autres. Des filles intelligentes qui savent se remettre en question (parfois trop)… mais aussi enfoncées dans certains patterns, qu’elles savent heureusement déceler.

Les répliques comiques, inattendues, hilarantes, se succèdent à vitesse grand V. C’est parfois tiré par les cheveux, mais assez réaliste pour qu’on y croie.

Suzie Bouchard et Anne-Élisabeth Bossé dans une scène de Gâtées pourries / Crédit Eve B. Lavoie – Courtoisie Bell Média

On ne s’étonne pas d’apprendre que Pascale Renaud-Hébert, Anne-Élisabeth Bossé et Suzie Bouchard, trois des artistes les plus en vue et acclamées de l’heure, inséparables copines dans la vie, ont elles-mêmes eu l’idée de ce projet rassembleur, dont elles signent les textes avec une finesse rare en comédie. Faut dire que la plume, Pascale (Veille sur moi, In Memoriam, M’entends-tu?) et Suzie (Le temps des framboises, L’œil du cyclone, Bellefleur) connaissent.

La dynamique de leurs alter ego à l’écran épouse la réelle complicité des actrices, révélée dans une ligue d’improvisation pendant leurs années d’études. À savoir si les comédiennes ressemblent réellement à leurs personnages : oui… mais non. Si les défauts existent, ils ont évidemment été grossis.

Et elles sont vaillantes, nos Gâtées pourries : les 10 épisodes ont été tournés en 28 jours, merci, bonsoir. Les images ont été filmées à Montréal et dans les environs, notamment à Greenfield Park, l’automne dernier. Les demi-heures peuvent très bien se déguster dans le désordre, chacune d’elles reposant sur une intrigue bouclée.

Anne-Élisabeth Bossé et Pascale Renaud-Hébert dans une scène de Gâtées pourries / Courtoisie Bell Média

Un détail, en terminant: portez attention au joli générique d’ouverture de Gâtées pourries, une superbe animation narrée d’une petite comptine dont les paroles, évoquant les caprices de nos grandes adulescentes, changent à chaque épisode. Une idée savoureuse du réalisateur François St-Amant (qui avait aussi réalisé Entre deux draps). La voix est celle de la chanteuse Gaële… et la chanson pourrait éventuellement être lancée sur les plateformes et à la radio!

À suivre…

Les quatre premiers épisodes de Gâtées pourries, une production de KOTV, seront disponibles sur la plateforme Crave le 5 mars.

Les six suivants y seront déposés à raison d’un par semaine.

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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