Ça fait déjà près d'un an que la série-événement Épidémie a été annoncée par TVA. Il aura fallu s'armer de patience avant de voir les deux premiers épisodes, présentés aux médias cette semaine et diffusés en janvier prochain au petit écran, et visiblement, il faudra continuer d'être patients avant de voir le Laboratoire d’urgence sanitaire sonner l'alerte. C'est que les deux premières heures de la série sont consacrées davantage à l'installation tant du virus que des symptômes plutôt qu'à la gestion d'une crise de santé publique qui en est encore à ses balbutiements.
Dans Épidémie, on suit Anne-Marie Leclerc (Julie Le Breton), une médecin infectiologue on ne peut plus cartésienne qui devra, avec son équipe du Laboratoire, s'unir à l’hôpital St-André et au ministère de la Sécurité publique pour contrer une infection qui fait rapidement des ravages et dont les victimes tombent comme des mouches. Avec cette prémisse se dessinait tout un suspense qu'on n'a pour l'instant pas encore vu à l'écran.
En plus de traiter de l'épidémie, un sujet qu'on voit davantage dans des gros films hollywoodiens que dans une émission québécoise, la série coécrite par Bernard Dansereau, Annie Piérard et leur fils Étienne Piérard-Dansereau aborde également l'adultère ou encore l'insémination artificielle, comme un signe qu'on ne peut se limiter à la propagation du virus pour intéresser les téléspectateurs. D'un côté, c'est vrai que c'est pertinent de voir la profondeur des personnages et d'avoir une intrigue qui prend un moment à s'installer, mais de l'autre, c'est n'est pas l'infidélité de Marc (Gabriel Sabourin), le conjoint d'Anne-Marie, qui nous attire vers Épidémie, alors on peut bien se questionner sur l'intérêt d'y consacrer deux épisodes. Il faudra que ça déboule dans les huit autres heures qui nous attendent durant l'hiver.
Des petits détails peuvent devenir agaçants quand on y réfléchit un peu. Quel belle coïncidence, quand même, que l'infectiologue qui dirige le Laboratoire d’urgence sanitaire rencontre par le plus pur des hasards une étudiante au doctorat en biochimie médicale dont une proche entrera en contact avec le virus! L'imbécillité du ministre de la Sécurité publique (Guillaume Cyr), qui n'a apparemment jamais entendu parler de la grippe aviaire de sa vie, est aussi un peu lourde et plutôt caricaturale. Heureusement qu'il est humanisé par sa relation avec conjoint Pascal (Félix-Antoine Tremblay) avec qui il souhaite fonder une famille grâce à l'aide de leur amie, la vlogueuse Françoise Dufour (Ève Landry) qui traîne sa caméra même dans la clinique de fertilité, parce que ça pourrait facilement devenir un personnage unidimensionnel.
Par contre, malgré la lenteur de son installation, Épidémie s'annonce comme une série prometteuse, entre autres parce qu'elle touche à un autre sujet trop rarement abordé à la télévision québécoise, la réalité autochtone en centre urbain. Racisme, mauvais traitement dans les hôpitaux et problème de consommation sont montrés en parallèle de l'inquiétante propagation.
Mélissa Désormaux-Poulin, Nancy Saunders, Bruno Marcil, Laurence Deschênes, Ulivia Uviluk, Kathleen Fortin, Mani Soleymanlou, Gilles Renaud, Catherine Bérubé, Alice Pascual, Sandrine Bisson, Louise Bombardier, Jules Philip, Reda Guerinik, Catherine Sénart et Laurent Lemaire comptent également parmi la distribution d'Épidémie, qu'on pourra suivre les mardis à 21h dès le 7 janvier. Pour voir la bande-annonce, c'est ici.