La troisième journée du procès d’Éric Salvail a été marquée par les témoignages. En effet, trois témoins ont été appelés à la barre, en plus de l’animateur déchu lui-même. Une ordonnance de non-publication empêche de les identifier.
La première personne à avoir témoigné, une proche de la victime alléguée Donald Duguay, a notamment raconté que son ami lui décrivait quotidiennement les événements qui se déroulaient avec son collègue de l’époque, en 1993, alors que le plaignant et l’accusé travaillaient tous deux à Radio-Canada, d’après ce que rapporte La Presse. Elle a dit avoir croisé Éric Salvail environ un an plus tard, alors qu’il ne travaillait plus au même service que Donald Duguay, sur un plateau de tournage de La Petite Vie. « Dès que Donald l'a vu, il m'a serré le bras et il s'est serré contre moi », a-t-elle témoigné tout en indiquant que l’animateur s’était dirigé vers eux avec un « regard dur et dérangeant ».
Le second témoin, également un ami de Donald Duguay, a affirmé qu’il savait que « Donald vivait des épisodes au travail » et qu’il ne savait pas quoi faire pour lui venir en aide. La troisième personne à avoir témoigné est une ancienne collègue de Salvail et Duguay qui a indiqué avoir reçu des confidences de la victime alléguée après un incident où l’ex-producteur aurait montré son pénis au travail. « J'ai vu M. Duguay sortir précipitamment de son espace de travail, qui était semi-isolé, et il est venu nous rejoindre », a-t-elle déclaré avant de dire qu’il a raconté l’incident en étant « nerveux, inquiet ».
En fin de journée, Éric Salvail a finalement lui-même témoigné après que cette troisième personne ait été appelée à la barre. D’après Le Journal de Montréal, il a expliqué avoir entendu parler de possibles accusations contre lui en mai 2018 et il dit avoir immédiatement contacté un avocat avant de rencontrer les policiers en septembre de la même année.
Rappelons que c’est en octobre 2017 que La Presse a détaillé les accusations d’inconduites sexuelles après avoir recueilli les témoignages de 11 personnes dans la foulée du mouvement #MeToo. De toutes les plaintes déposées, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) n’en a retenu qu’une seule. Éric Salvail est accusé de harcèlement, séquestration et agression sexuelle.