Yelle nous jase de son album Complètement fou, de Katy Perry et Dr. Luke – Entrevue exclusive HollywoodPQ
Karine ParadisEntrevue exclusive HollywoodPQ: Yelle nous jase de son album Complètement fou, de Katy Perry et Dr. Luke.
Yelle a ce don de vous faire oublier que vous êtes en entrevue avec elle! Mais qu’a-t-elle de plus que les autres? À part un style trop cool et une gentillesse peu commune: des textes affirmés sur des mélodies plus qu’accrocheuses! Une voix qui porte au-delà des frontières de la France: le Québec, l’Europe et maintenant les États Unis l’ont adoptée. Mieux que ça? Demandez à Katy Perry, qui a totalement craqué pour la Française et qui partage encore à ce jour sa musique! Avec Complètement fou et l’aide du producteur Dr. Luke, Yelle se lâche plus que jamais, en plus de représenter avec son troisième album une nouvelle génération qui ne triche pas ses émotions. Nous, de notre côté, notre love story se poursuit avec elle!
Entrevue avec une fille qui garde les pieds sur terre dans la vie tout en étant éclaté au MAX dans sa carrière. L’album Complètement fou de Yelle est disponible dès maintenant sur iTunes (il est GÉNIAL!)
Quand on a la chance de faire la première partie de Katy Perry aux UK, que Dr. Luke produise notre troisième album et qu'on connaisse un franc succès aux États-Unis malgré la barrière de la langue, on peut réellement se dire que sky is the limit tu ne crois pas?
C'est vrai que c'est étonnant! Tu vois, tous les jours on se dit: « Mais c'est dingue ce qui nous arrive! Pourquoi nous? Qu'est-ce qu'on a de différent? Qu'est-ce qui a fait que ça fonctionne et que ça continue de fonctionner? Que y'a des gens qui s'intéressent à nous? » Mais on n’a pas vraiment de réponse à ça, nous on a l'impression de faire les choses de manière spontanée, de faire de la musique parce qu'on aime ça, de faire les morceaux qu'on aime, de rencontrer des gens au bon moment. Je pense qu'il y a une bonne étoile. Les choses se passent, et puis moi je suis quelqu'un de très optimiste donc j'imagine toujours les choses de manière très positives, le mieux possible. Je ne pète pas les plombs parce que je sais que ça peut être très éphémère. Tant qu'il y a des choses à prendre, moi je prends. On fait notre tournée ici en ce moment, entre le Canada et les Étas-Unis, mais je ne sais pas combien de temps ça va durer, enfin si ça va marcher vraiment. Quand on rentre en France on a des dates en Europe. Mais je me dis: « Tant qu'il y a des choses; je fais, je prends, je m'amuse, je le fais à fond! » Mais si ça s'arrête demain c'est pas grave non plus, je ferai autre chose, même si ce serait difficile d'arrêter de chanter. Je me dis que les choses sont possibles et que ce sont de bonnes expériences de vie à prendre. On verra ce que la vie nous réserve!
En parlant de bonne étoile, Katy Perry t’a donné un coup de pouce en partageant sur Twitter ton vidéoclip de Complètement fou!
J'ai vu ça ce matin à 8 heures en me réveillant je me suis dit: « Mais quoi? Incroyable! » C'est assez drôle parce qu'elle a toujours été là pour moi, dans le sens où quand elle aime quelque chose, elle en parle. Elle poste une vidéo, une photo, etc. Je trouve ça super de sa part parce qu'elle reste humaine. Ce n’est pas juste un robot qui est là et qui vient faire son spectacle. Pour l'avoir vue, pour avoir tourné avec elle, je vois qu'elle est dévouée à ses fans, à sa musique, c'est une vraie bête de scène. Depuis qu'elle nous connaît, elle nous a découvert avec Je veux te voir en 2006-2007, elle parle de nous autour d’elle: je me souviens elle faisait des playlist avec MTV, elle citait souvent notre nom ou notre clip et à chaque album quand il y a une vidéo qui lui plaît, elle en parle. Quand j'ai vu ça ce matin je me suis dit: « C'est super, elle continue de suivre! », même si on a fait sa première partie, on n’est pas en train de s'envoyer des messages aux cinq minutes. Mais elle est présente et elle envoie un petit mot quand elle en a envie. Je trouve ça super que ce soit une artiste de ce rang-là qui continue d'avoir un rapport sain et simple avec les gens qu'elle aime, son public, etc. Ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir continuer à le faire, c'est chouette qu'elle le fasse encore.
Dr. Luke vous a amené ailleurs en misant sur des mélodies accrocheuses et de votre côté, vous avez misé sur des textes plus affirmés et sans contraintes ou tabou. Est-ce que tu dirais que c'est votre meilleur album jusqu'à présent ou du moins le plus complet?
C'est certainement lui où on s'affirme le plus. C'est vrai que le premier album, c'est un peu un brouillon: t'as envie de faire plein de choses, ça sort comme ça, tu fais pas trop attention aux détails, etc. Le deuxième album, on commençait à se trouver, à affirmer notre style et être plus précis dans ce que l'on voulait. Là, j'ai l'impression qu'on a mis un coup en se disant: nous c'est vraiment ça qu'on aime faire et puis on a passé un cap, en terme de production, c'est en effet plus affirmé. C'est aussi un panel, on a grandi avec plein d'influences différentes, de rap, de pop, de rock. On avait envie, dans cet album, d'affirmer ça, qu'il y ait des morceaux plus marqués. Un est plus house, un plus rap, des morceaux plus lents aussi, de faire des interludes, des morceaux qui durent juste 1min30, de faire un morceau plus court qui ponctue quelque part l'album, qui n’est pas un morceau dans un format habituel. C'est vrai que c'est hyper agréable de pouvoir se donner la liberté de faire ça. Ça fait partie de notre affirmation de dire: « On fait des morceaux de 1min30 parce que ça nous plaît! » On a envie de frustrer un peu les gens et voilà, on le fait!
On a vu ta photo à cheval à New York sur Instagram, avec ton maillot aux couleurs de la France... on est un peu jaloux, on s’attendait à ce que tu fasses la même chose dans le Vieux-Montréal!
En fait, c'était vraiment une idée impromptue. Notre manageur à une copine qui est réalisatrice, qui venait de faire un clip pour une amie. On était en train de chercher une idée et on s'est dit que l'on devrait faire une petite vidéo pour annoncer la tournée américaine et puis elle nous a proposé l'idée de faire un truc à cheval dans New York. Je me disais: « T'es sûre? Est-ce qu'on a le droit de faire ça? » Elle m'a dit: « Oui oui, y'a pas de problèmes tant que ton cheval est assuré, tu fais ce que tu veux dans la ville! » Donc on a tourné pendant deux heures, j'ai fait du cheval et j'ai toujours mal aux jambes d'ailleurs!
Si quelqu'un ne te connaît pas, quelle chanson sur Complètement fou lui conseilles-tu pour comprendre ton univers?
Ce serait justement Complètement fou parce qu'il résume bien, déjà dans le texte, il raconte vraiment notre histoire ce morceau. Il raconte la rencontre avec Dr. Luke, cette expérience, le fait de se retrouver propulsé dans un truc que l'on n'imaginait pas et de faire un album avec quelqu'un avec qui on n'aurait jamais pensé. Ça raconte notre histoire depuis le début, où on a toujours fait ce que l'on avait envie de faire. On n’a jamais suivi un courant donc on a souvent été « le cul entre deux chaises », entre des styles différents, entre des familles différentes. On a toujours eu cette liberté de ton de dire ce que l'on avait envie de dire dans les morceaux, de ne pas se mettre de barrière et de se dire: « Ça je ne vais pas le dire car c'est un peu cochon, où ça c'est un peu si où un peu ça! » Musicalement, c'est très dansant, ça reflète bien ce qu'on est au fond. C'est plein d'énergie, de positivité, c'est assez représentatif.
Je crois que c’est Dr. Luke qui dit le « complètement fou » dans la chanson?
Oui! On était en studio avec lui et on lui disait qu'on aimerait bien dire complètement fou, on lui expliquait l'histoire du texte, etc. Il répétait « complètement fou » on le faisait travailler son français (rires)! Il le disait parfaitement, on se disait que ce serait presque rigolo de l'enregistrer comme ça. On l'a enregistré sans savoir si on allait le garder, et oui! C'est un souvenir de cette collaboration, sa voix est sur l'album. Dans ce morceau on entend aussi la voix de sa petite fille. C'est assez marrant!
Alors que Miley Cyrus a sa Wrecking Ball, toi tu as ton énorme maïs dans le vidéoclip de Complètement fou... on a pu voir des images sur Instagram et la pochette de ton album a des popcorns bleus. Une petite obsession pour ce qui est éclaté?
Depuis le début, on cherchait un objet qui fasse le lien entre la culture américaine et la culture française, la culture de l'entertainement, vraiment quelque chose qui lie les deux. Cet album a été fait entre la France et les États-Unis. Un jour Jean-François est allé chez l'ostéopathe parce qu'il avait mal au dos. Pendant la séance, il a eu un flash et a vu du popcorn. Il est revenu à la maison en disant: « J'ai trouvé le lien, c'est le popcorn! » On s'est rendu compte que le popcorn était un élément qui nous fascinait depuis qu'on était gamin et puis qui est quelque chose qui explose, qui est éclaté. C'est unique, il y aura pas deux popcorns pareil. Il y a ce truc d'explosion, d'énergie, qu'on aimait beaucoup. Après, on a eu l'idée de ma tête dans le popcorn, on a voulu qu'il soit bleu car on avait envie de quelque chose de fort au niveau des couleurs. On a décliné après avec d'autres couleurs et d'autres objets de différentes pochettes. Quand on a pensé au clip, on avait envie d'un élément totem, un élément fort. On se disait pour faire le lien avec le popcorn, il y a l'épi de maïs. C'est en regardant les émoticônes de iPhone, on se disait que ce serait marrant d'avoir un épi de maïs de grande taille. C'est un copain qui travaille la fibre qui l'a construit. C'est un objet un peu bizzare, on imaginait comme si tu arrivais d'un vaisseau spatial, tu chevauches un cheval et la tu chevauches un épi de maïs (rires). Y'a un truc qui pointe vers le ciel, de l'explosion comme ça. Y'en a qui voient des symboles sexuels, évidemment, mais avant tout c'était de faire le lien avec la pochette, le côté popcorn.
Je suis curieuse, j'ai lu que tu avais fait des séances d'écriture avec Carly Rae Jepsen, est-ce que tu peux m'en dire plus?
On a travaillé avec quelqu'un qui s'appelle Kool Kojak sur notre chanson Florence en Italie sur le nouvel album. Quand on était à Los Angeles sur la dernière session, il nous restait un ou deux jours et Kool Kojak a dit: « Passez-nous voir à la maison, on va voir si on fait de la musique sinon on discutera! » Il nous a fait écouter des morceaux en nous disant qu'il travaillait sur des chansons pour Carly Rae Jepsen et il nous a demandé si on avait envie d'écouter. On s'est mis à écouter et puis on n'a pu s'empêcher de donner nos commentaires et à proposer des idées. Il nous a proposé de faire un morceau et on a commencé à travailler sur des ébauches et on a fait, bah moi je n'ai pas fait grand-chose, c'est vraiment les gars qui ont travaillé dessus… Ils ont fait plusieurs titres. Je ne sais pas s'ils seront sur le prochain album de Carly Rae Jepsen, mais en tout cas, il y a eu des ébauches. Elle, elle n'était pas présente, c'était à l'époque où elle commençait à Broadway pour Cendrillon, sa comédie musicale. Si les morceaux s'avèrent être sur son album, c'est plutôt rigolo, c'est assez chouette! Je trouve ça intéressant de me dire qu'on peut travailler pour d'autres artistes. C'est une expérience riche, j'adore faire des morceaux pour moi et pouvoir les imaginer comment ça va être sur scène, etc. Mais j'aime me dire qu'on puisse faire des morceaux pour d'autres gens aussi!
Ce que je retiens quand je regarde des vidéos de toi en spectacle, c'est la folle énergie... l'énergie qui émane non seulement de toi sur scène, mais de tout le monde dans la salle! ÇA c'est le plus important je trouve, la réception de ta musique sur les gens, ils sont totalement en transe!
On est surpris de voir que ça provoque autant d'énergie chez les gens. Nous notre but, c'est de les faire bouger, de les faire danser. Mais aussi de les émouvoir, de provoquer des émotions! Quand je vois ça, je suis très heureuse, j'ai vraiment l'impression de faire les bonnes choses. J'essaie de communiquer ça, de transmettre l'énergie, qu'il y ait une communion avec le public. La plupart du temps ça marche!
Ce n'est pas ta première visite à Montréal. Quels sont tes incontournables?
On n'a jamais beaucoup de temps, c'est toujours un peu frustrant, mais on essaie avant tout de voir les gens qu'on connaît ici. Ce sont eux qui nous amènent dans les restaurants ou les coins qu'ils aiment bien. Quand on vient à Montréal et qu'on a l'occasion de sortir, d'aller faire un peu la fête, on finit toujours par manger une poutine! Alors qu'on n’est pas forcément à vouloir être absolument dans ce cliché-là (rires)! On revient toujours à manger un truc gras et frit à 4hrs du matin! Ça fait partie du folklore et j'aime bien ça! C'est des espèces de doudous, tu retrouves des choses qui te font plaisir avec des gens que tu aimes bien, c'est ça le principal.
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Crédit photo et entrevue: Karine Paradis