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Patrick Groulx présente son DVD Job: humoriste – Entrevue HollywoodPQ
Patrick Groulx présente son DVD Job: humoriste - Entrevue HollywoodPQ

Tout le monde aime Patrick Groulx… TOUT LE MONDE! Et avec raison. Il est tellement gentil, souriant et jasant, que faire une entrevue avec lui est un bonheur total (même quand l’humoriste est debout depuis quatre heures du matin et qu’il, à ses dires, parle beaucoup).

Après trois année de tournée, 90 000 billets vendus et plus de 200 représentations dans toutes les régions du Québec, nous l’avons rencontré hier à l’hôtel Gault de Montréal à l’occasion du lancement de son tout nouveau DVD, celui de sa plus récente tournée et troisième one man show en carrière: Job: humoriste.

Ton spectacle Job: humoriste, semble très personnel. Comment se passe la mise-en-scène et l’écriture d’un show comme celui-là?

Patrick Groulx: En fait au début on a décidé de faire un show simple. Moi j’avais eu une première tournée où j’avais treize changements de costumes, je faisais des personnages, j’avais des accessoires, des décors. Deuxième tournée, je faisais mon show d’humour au complet. En bonus, il y avait mon band qui venait me rejoindre sur scène. On était dix en tournée. Le troisième show, j’avais envie de simplifier les affaires, de revenir à la base du stand-up: les gags, les numéros, l’humour, la performance, la mise-en-scène. On voulait vraiment travailler le contenu. Notre ligne directrice c’était de toujours rester simple et sobre. On voulait un show pas de flaflas. C’était moins facile que ce que j’aurais pensé. Vraiment le show, c’est un humoriste, un micro et le public. Je suis super fier de ça! Ça été la plus belle tournée de ma vie!

J’ai le contrôle; je ne me stress pas avec le cue d’éclairage, rentrer au bon moment, la musique au bon moment, l'accessoire, le costume. J’avais juste à me concentrer sur ce que je faisais là, à mes textes pis aux jokes. (…) C’était plus intime comme approche. Rester comme ça sur scène avec le public pendant une heure quarante, pas d’entracte, c’est incroyable. C’est ce que j’aime le plus!

Après trois ans à rouler le même show, est-ce qu’il y a quelque chose qui a changé dans ton processus?

Patrick Groulx: Moi j’ai un metteur en scène qui est bien sévère, qui dit, et il a raison: « Au début tu rodes ton spectacle (…), tu places tes textes à la virgule près, tu penses à tout, t’évalues tout. Vous autres les humoristes après cinquante shows vous décidez que vous êtes tannés de faire vos lignes, pis là vous improvisez, pis vous en enlevez, pis vous niaisez. » Il a toujours dit, Joseph, qu’il trouvait que c’était un manque de respect en quelque part. Ce n’est pas parce que toi tu es tanné que tu dois agir comme ça. Le public, lui, c’est la première fois qu’il te voit et il mérite le même show qu’à ta première. Et il a raison là-dessus. Alors, je laisse place à l’improvisation dans mon show parce que j’aime ça, mais ce sont des blocs. Quand je sors, je sors et je reviens au même endroit que j’ai quitté, et je continue le show.

Le spectacle a évolué plus au niveau de la performance et du jeu. Quand tu l’as fait 25 fois, tu ne joues pas aussi bien que quand ça fait 200 fois que tu fais ton show.

Est-ce que ça devient monotone pour toi?

Patrick Groulx: Non. On a juste ça à faire le soir, faire rire les gens! Notre but c’est que le gag soit le plus efficace possible. Parfois, on va changer une intonation. On va tester quelque chose un soir, une façon de le dire, un silence. Moi, mon débit était beaucoup plus rapide au début. Le show respirait plus à la fin. C’est plus à ce niveau-là qu’il a évolué.

Patrick Groulx présente son DVD Job: humoriste - Entrevue HollywoodPQ

« Ça se fait à deux! »

Qu’est-ce que c’est pour toi un bon public, un public agréable?

Patrick Groulx: Je pense que le public a plus de contrôle qu’il pense. Plus le public est généreux, plus ça va allumer l’humoriste et plus l’humoriste aussi va être généreux. Moi je suis capable de donner un maudit bon show, je pense, du début à la fin. (…) C’est la base. Si j’ai un public un peu fermé, dans des congrès, tu es un peu imposé. Le public parfois à les bras croisés, l’air de dire « Envoye le grand, fois-moi rire! » Ça c’est certain que ça donne des shows plus ordinaires. Mais quand on a un public en feu, qui est là et qui veut rire, un public généreux, ça ça nous donne de l’énergie. C’est certain qu’ils n’auront pas le même show. Je suis convaincu à 100% qu’ils vont avoir un meilleur show. Ça se fait à deux!

« C’est arrivé à deux reprises dans mon show que je vole la ligne d’un spectateur parce que c’était trop drôle. »

Dans les spectacles où il y a de l’alcool, où les gens sont plus portés à être funny et te répondre…

Patrick Groulx: Moi, ça dépend de la réponse. Ça peut m’allumer et ça peut m’éteindre aussi. Si les gens me crient des affaires qui n’ont aucun rapport avec ce que je suis en train de dire, pis que visiblement le gars est chaud et il veut juste de l’attention… Bien là on s'occupe de lui… (rires)! Mais quelqu’un qui va vraiment me lancer une bonne ligne dans le spectacle qui a rapport à ce que j’ai dit… C’est arrivé à deux reprises dans mon show que je vole la ligne d’un spectateur parce que c’était trop drôle. Je lui ai dit live en plus: « Je te la vole, je vais l’utiliser dans mon show. Si tu veux m’en parler, viens me voir après, à la table et on va jaser des droits (rires)! ». Parfois, je me dis: « J’peux pas croire que c’est un monsieur de j’sais pas trop où, qui fait je sais pas trop quoi de jour, qui est venu voir mon show, et qui a trouvé une bonne joke de même!!! » J’aime ça quand le public participe comme ça.

C’est ce que j’aime avec l’humour et je pense que c’est ce qui nous différencie de beaucoup de formes d’art. Au théâtre, on appelle ça le quatrième mur; quand on va voir un pièce, il y a le cadre de scène et les comédiens ne nous parlent pas. Il y a ce quatrième mur-là qui nous sépare en fait de ce qui se passe sur la scène donc on est plus observateurs. En humour, il y a quelque chose de plus inclusif, d’aller chercher le public, de leur parler de choses qu’ils vivent eux-même. Je pense que c’est important de garder la porte ouverte. »

Tu as un numéro sur la célébrité et tu dis que tu as failli ne pas l’inclure dans ton spectacle. Pourquoi?

Patrick Groulx: Parce que ça a été le numéro le plus difficile à écrire. C’est un numéro qui parle de ma carrière et de ma façon de voir mon métier. C’est facile de se perdre là-dedans: dans le tourbillon, les lancements, le vedettariat et les cinq à sept. Moi ça toujours été important pour moi de séparer les affaires, d’avoir une vie artistique, mais une vie personnelle qui est complètement dégagée de tout ça. Je me suis posé la question à un moment donné: quand est-ce que je fais des choses qui ont rapport à mon métier d’humoriste, pis quand est-ce que je fais des choses parce que je suis, entre guillemets, une vedette. J’avais envie d’en parler au monde. (…) C’est quoi la différence, pour moi, entre être un artiste et être une vedette?!

« Et j’ai des artistes qui viennent me voir parfois après le show pis qui disent: «Ouain, ce numéro-là, ça rentre au poste. Ça fait réfléchir!» »

Ça été un numéro difficile à écrire au début parce que je ne voulais pas avoir l’air du gars qui se plaint le ventre plein. Je ne voulais non plus avoir l’air méprisant pour d’autres gens de mon milieu qui ont choisi d’être plus extravagants ou plus présents dans toutes sortes d’affaires, parce que je ne juge pas ça. Moi je suis moins à l’aise avec ça mais je ne juge pas les autres. Je voulais que ça passe bien aux yeux du public aussi. (…) C’était de trouver les bons mots pour passer le message. C’est un numéro qui est hyper apprécié dans le spectacle. Et j’ai des artistes qui viennent me voir parfois après le show pis qui disent: « Ouain, ce numéro-là, ça rentre au poste. Ça fait réfléchir! »

Le DVD du troisième one man show de Patrick Groulx, Job: humoriste, est disponible en kiosque dès aujourd’hui.

Crédit photo: Karine Paradis

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