HollywoodPQ a eu la chance de s'entretenir avec Anik Jean en marge du visionnement de presse du film Les hommes de ma mère, qu'elle réalise.
Lors de cette entrevue, celle que l'on a connue comme chanteuse et musicienne, mais qui s'avère une artiste multidisciplinaire talentueuse, s'est notamment ouvert sur son expérience de réalisation, mais aussi sur sa vie de famille et sur son amitié avec Léane Labrèche-Dor, qui défend le premier rôle dans son film.
HPQ: «Tu viens de réaliser ton premier long-métrage, comment qualifies-tu ton expérience?»
Anik: «Je veux juste faire d'autres films! (rires) Écoute, je me sens à ma place pour la première fois dans ma vie. Pourtant, j'aimais ça faire de la musique, faire des shows, mais ça n'a rien à voir avec ce que j'ai vécu en faisant le film et ce qu'on vit en plateau de tournage (...) Ça a pris neuf mois faire le film et c'est juste tellement ce que j'ai toujours recherché en fait!»
HPQ: «Qu'est-ce qui a rendu ton expérience si belle?»
Anik: «Bien, là, il faut dire qu'avec tous les acteurs que j'avais, c'était vraiment une super belle expérience. Mais, je pourrais jamais aller plus bas que ça, donc faut toujours que je reste avec des super acteurs! Ils étaient tellement généreux, ils ont tous embarqué dans la game avec moi et ils voulaient que ça marche, qu'on fasse le film, ils me donnaient tellement d'eux autres! Léane, Colm, c'est tellement du monde qui a été généreux et ils ont tous saisi le scénario dès qu'ils l'ont lu et ils sont arrivés avec une proposition et le trois quarts du temps c'était comme: Wow!»
HPQ: «Justement, tu as été cherché Léane (Labrèche-Dor), qui est ton amie, pourquoi sentais-tu que c'était elle qui devait jouer ce rôle-là?»
Anik: «J'ai été en réflexion longtemps là-dessus quand même, parce que pour plein de raisons (...) Un, je me demandais: Elle va-tu vouloir aller là, dans cette histoire-là? Puisqu'elle a perdu sa mère (...) Deuxièmement, c'est mon amie... alors est-ce qu'on va être capable de travailler ensemble sans se dire: Hey la chum? Mais, oui, la réponse a été oui! C'est comme moi et Patrick, quand on travaille ensemble, moi j'oublie que c'est mon mari (...) Je pense que c'est parce qu'on est des artistes et qu'on est capable de faire la différence entre la vraie vie et être dans cette patente-là (rires) parce que tu es vraiment comme dans une bulle, tu es comme dans une affaire qui n'existe pas, mais qui existe (...) Quand tu finis le tournage, tu as un méchant down (...) Tout ça, c'est comme: Bon, je ne les verrai plus (...) C'est une grande famille!»
HPQ: «Tu as déjà mentionné en entrevue avoir peur que de travailler avec Léane change quelque chose à votre amitié, est-ce que c'est déjà quelque chose que tu avais déjà vécu par le passé?»
Anik: «Bien, avec mon chum, ça aurait pu ne pas être beau! C'est de sentir à un moment donné justement des signaux. Si ça arrive, on arrête ça! Léane est tellement professionnelle (...) Ça a tellement été facile travailler avec et on était capable après de déconner, quand c'était fini (...) On était beaucoup plus focus qu'être deux chums pendant tout le tournage. C'était vite, là! 21 jours, fallait que ça clenche!»
HPQ: «De faire ça avec ton conjoint, est-ce que c'est difficile d'arriver le soir et de décrocher du travail?»
Anik: «Oui! Moi, c'est dur. Lui, non! Lui, il est capable dès qu'il rentre dans la maison, le téléphone est off, il est Patrick le père, Patrick l'époux, Patrick le gars! Moi, quand j'arrive, je suis comme: Hey, en tout cas quand j'ai tourné telle affaire nanana... je parlerais de ça tout le temps! (...) Je ne suis pas capable de décrocher. Même que je me cache des fois pour travailler pour pas qu'il me voit travailler, parce que je suis trop passionnée de ça et c'est tellement le fun!
HPQ: «À la maison, il y a ton fils aussi qu'on voit apparaître dans le film, qu'est-ce que ça te fait de le voir à l'écran?»
Anik: «Écoute, Nathan, il a la fibre artistique! Je n'ai aucune idée de qu'est-ce qu'il va devenir, mais il aime beaucoup jouer et ce petit rôle-là, c'est intéressant (...) Je pense qu'il a beaucoup de talent en acting. Je ne veux pas précipiter les choses avec lui, je veux que ça vienne graduellement! Il a travaillé dans mes deux autres courts-métrages et il y va graduellement. Je ne veux pas l'écoeurer. Il faut que ça vienne de lui! On est de même nous autres à la maison. Il faut que tout le monde soit à l'aise. Dès qu'il y en a un qui n'est pas à l'aise, out!(...)»
HPQ: «Ça ressemble à quoi un souper de famille, un lundi normal à la maison?»
Anik: «C'est très drôle, parce que Nathan il est... c'est vraiment le trio entre Nathan, Patrick et moi, (...) On est tout le temps bien attaché les trois! C'est très artistique, là, on va se le dire! Le plus straight c'est Patrick. Quand il arrive, il décroche, mais moi et Nathan on s'est déguisés longtemps... et pas juste à l'Halloween! On pouvait être Batman un 3 juillet (...) On est allé au Comiccon, dernièrement. Nathan était déguisé en Scream, moi en Harley Quinn (...) L'imaginaire est important. J'ai beaucoup élevé Nathan là-dedans, être dans l'imaginaire (...)»
HPQ: «Est-ce qu'il y a des côtés plus négatifs dans le fait que vous ayez tous les mêmes intérêts?»
Anik: «Bien, non, parce que... quand on est tanné, on fait autre chose! La règle, c'est ça! On doit juste être capable de ne pas faire des choses jusqu'à temps qu'on soit écoeuré (...)!»
HPQ: «Tu es chanteuse, guitariste, actrice, autrice, réalisatrice, y a-t-il un art dans tout ça auquel tu es plus attachée?»
Anik : «Réalisatrice et musique, je te dirais que la musique de film, c'est ce que j'aime le plus faire. Ce que j'ai découvert, donc je te dirais que c'est vraiment réalisatrice, mais tu sais la musique ça va toujours être en moi (...)»
Félicitations à Anik Jean pour la réalisation de ce film poignant, et on lui souhaite encore beaucoup d'autres projets à sa mesure!
Les hommes de ma mère débarque en salles dès le 4 août!