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Dumas ou Les armes? Voici notre verdict!

Oubliez la lutte Patrick Lagacé (98,5) ou Mario Dumont (99,5), Denis Coderre ou Valérie Plante, Price ou Halak (oui, bon, 14 ans plus tard…) et cuisse ou poitrine chez St-Hubert. Le vrai dilemme de l’automne 2024 se joue dans nos téléviseurs, et non, il ne s’agit déjà plus de celui opposant STAT à Indéfendable (quoique les deux quotidiennes sont toujours en ondes, redémarrent dès ce lundi, 9 septembre, et s’annoncent toujours aussi trépidantes!)

Les hostilités sont plutôt lancées le lundi, à 20 h, et les pugilistes se nomment Dumas (ICI TÉLÉ)et Les Armes (TVA)!

D’abord, pas de chicane, la productrice des deux fictions, Fabienne Larouche, nous entretenait des deux projets ici. Vous pouvez également revivre en photos le plateau de Dumas, ici, et le visionnement de presse des Armes, ici.  Aucun favoritisme, Hollywood PQ a croqué la binette de toutes leurs vedettes!

Maintenant, passons aux choses sérieuses. Nous avons regardé les deux premiers épisodes de Dumas et des Armes et procédons ici à une savante analyse en quatre critères qui guidera peut-être la trajectoire de votre télécommande en cette cruciale soirée télé. Voici nos observations ô combien rigoureuses et scientifiques.

(Et on ne vous jugera surtout pas si vous décidez plutôt d’aller zieuter la première de Quel talent!, qui débute à 19 h 30 à Noovo, ou le documentaire diffusé au même moment à Télé-Québec! On ne sait plus où donner de la tête, nous non plus…!)

L’univers

Dans Dumas, on se retrouve au cœur d’une firme de sécurité privée, Intelco, qui s’inspire de compagnies comme GardaWorld ou Sirco, cette dernière ayant récemment été chargée de démanteler un campement propalestinien sur le campus de l’Université McGill.Les détectives d’Intelco étudient des situations ne relevant pas des compétences de la police.

Alors que le théâtre des Armes est celui de la base militaire de Kanawata. Ses soldats y composent avec de multiples rebondissements en étant fidèles à tout le décorum requis par les forces militaires. C’est l’un des principaux attraits des Armes : autant le monde de l’armée peut paraître de prime abord rebutant pour une histoire déployée à la petite semaine, autant tous les codes (mouvements de salutations, formules de politesse verbales, gestes lors des entraînements, etc) de ce milieu méconnu sont fascinants à apprivoiser. L’auteur Pierre-Marc Drouin et le réalisateur Jean-Philippe Duval ont abattu un travail de moine pour offrir un contenu au premier coup d’œil très réaliste, appuyé par un vocabulaire typique. À eux seuls, les titres des personnages sont complexes à distinguer (major, capitaine, adjudant, lieutenant-colonel, commandant, caporal, etc).

Gildor Roy dans Dumas / Crédit : Karl Jessy / Courtoisie Radio-Canada

Les personnages

Gildor Roy nous avouait récemment en entrevue qu’avant de personnifier son inoubliable Germain de la comédie Km/h, il avait surtout joué des rôles de vilains (on n’a qu’à penser à son interprétation poignante de l’agresseur d’enfants Léopold Dion dans L’affaire Dion des Grands procès!). Qu’on ne s’y trompe pas : son Jean Dumas de Dumas n’est pas une brute qui sacrifie des chatons pour s’en nourrir au déjeuner. Mais l’enquêteur et homme d’affaires est froid, bête, tranchant. Ne s’enfarge pas dans les fleurs du tapis quand il a quelque chose à dire. Effraie son propre fils, Anthony (Jason Roy Léveillée), qui lorgne d’ailleurs une entreprise concurrente qui tente de l’attirer. Mais, autant Anthony craint son paternel, autant il le respecte.

On fera aussi la connaissance de Stéphanie Guérin (Isabel Richer), l’ex-femme de Dumas, avec qui le divorce tarde à se régler; Madame détient 40% des parts de l’entreprise et tient à ses avoirs. Leurs deux filles, Charlie (Lili Francke Robitaille) et Catherine (Jade Charbonneau), qui retontira après deux ans d’absence, prisonnière de problèmes de consommation, se retrouveront bien vite coincées dans un énorme conflit de loyauté entre leurs deux parents (Stéphanie n’est pas la mère d’Anthony). Et, chez Intelco, sous les ordres de Dumas, s’activent les rigoureux et intrépides Éric Bonin (Vincent Leclerc) et Sophie Lacoste (Marie-Lyne Joncas).

Du côté des Armes, le bon officier Louis-Philippe Savard (Vincent-Guillaume Otis), père de famille sévère mais aimant, ayant combattu en Afghanistan et pour qui l’humain derrière le soldat n’est pas que de la «chair à canon», aura maille à partir avec deux de ses caractériels collègues, le colonel démesurément autoritaire  Allan Craig (François Papineau) et l’adjudant-chef Thomas Dallaire (Frédéric Millaire-Zouvi), qui donne allègrement dans l’abus de pouvoir. La policière militaire Kim Falardeau (Eve Landry), elle, se relève du suicide de son amoureux survenu un an plus tôt – est-ce que Savard pourrait la séduire malgré lui…? – et Mick Vanier (Émile Schneider), une recrue d’infanterie, est particulièrement ambitieux, mais il a le cœur à la bonne place.

Frédéric Millaire-Zouvi dans Les Armes / Crédit : Karl Jessy / Courtoisie TVA

L’intrigue et l’environnement

Le décor de Dumas est campé en milieu très urbain. On évoque notamment le Vieux-Montréal. Jean Dumas est aussi quelqu’un de très fortuné. «Mon gars est instruit; moi, je suis riche», crânera d’ailleurs l’homme.

Au premier épisode, les troupes d’Intelco scrutent un dossier d’agression sexuelle qui aurait été perpétrée par un joueur de hockey vedette. L’affaire est délicate. Un cas de disparition d’une femme dont le conjoint devient suspect est également préoccupant.

Jean Dumas est victime d’un acte grave et apparemment délibéré. Tous ne sont pas blancs comme neige autour de lui… et tous ne s’attristent pas de son sort non plus! Qu’on ne s’inquiète pas, toutefois; notre bougon aura l’énergie de réclamer son téléphone et d’exiger des comptes dès le premier œil ouvert!

Aux Armes, un soldat d’élite vient de mourir dans l’exercice de ses fonctions, lors d’un commando secret. Le lieutenant-colonel Louis-Philippe Savard est dépêché pour faire la lumière sur l’affaire. Son obstination à mener l’investigation d’intègre façon ne lui attirera pas la sympathie de tous, et le colonel Craig ne lui cédera pas sa place facilement. Des recrues débarquent sur la base de Kanawata et se frottent à la dureté de l’adjudant Dallaire, qui ira jusqu’à ridiculiser les traumatismes d’une soldate pour fouetter son ardeur. Kim Falardeau cherche des pistes de son côté et on pressent qu’une alliance naturelle se formera peut-être entre Savard et elle.  

François Papineau, Eve Landry et Vincent-Guillaume Otis, vedettes des Armes / Crédit : Serge Cloutier

Le rythme

Avantage Les Armes, ici. Le fait, pour Luc Dionne, de rappliquer avec un rendez-vous hebdomadaire après six ans de quotidienne (District 31, 2016-2022, ça vous dit quelque chose?), ne le désavantage nullement, mais on a une impression de longueur en regardant ses protagonistes se mouvoir dans leurs beaux bureaux chics (en réalité recréés sur le boulevard Taschereau, à Brossard, comme on vous expliquait ici) d’Intelco. Les demi-heures de District 31 se devaient d’être davantage haletantes pour retenir notre attention et, surtout, nous ramener le lendemain; les heures de Dumas prennent davantage leur temps. Ce qui n’est pas un défaut! Mais ça pétarade plus rondement sur la base de Kanawata, où un entraînement au sol s’enchaîne à une altercation entre deux recrues.

Marie-Lyne Joncas incarne l’un des principaux personnages de Dumas / Crédit : Serge Cloutier

Notre verdict 

Après moult intenses réflexions, qui donc l’emportera dans ce combat de titans?

Ne reculant devant rien pour vous informer adéquatement, Hollywood PQ ose se prononcer : le vainqueur de ce duel sans merci sera…. L’enregistreur de votre foyer!

Eh oui, il vous faudra absolument trouver une façon de regarder Les Armes autant que Dumas, car il s’agit dans les deux cas de deux fichues bonnes productions, intelligentes, captivantes, bien jouées et bien construites, et elles risquent de s’établir ex aequo dans le palmarès de vos séries préférées!  

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