Les temps changent et les mentalités évoluent. Aujourd’hui, l’équipe de Star Académie doit s’ouvrir à des réalités qui étaient beaucoup moins présentes qu’il y a 21 ans, en 2003, lorsque le concours télévisé pétaradait pour la première fois dans nos téléviseurs québécois.
La diversité de genre en est un bon exemple. Le bassin de talents invités à s’inscrire à Star Académie 2025 étant âgés de 16 à 30 ans, TVA et Productions Déferlantes, qui orchestrent l’émission, s’attendent à recevoir des candidatures de personnes non-binaires et à devoir possiblement aborder des questions d’identité de genre à heure de grande écoute, devant plusieurs milliers de téléspectateurs. Et ce, en cette période trouble où la haine envers la communauté LGBTQ2+, notamment sur les réseaux sociaux, semble connaître une bien triste résurgence.
Or, Star Académie prône l’ouverture et ses artisans jurent que l’académie sera un safe space où tout le monde pourra être totalement soi-même.
«Je peux déjà dire que, parmi les candidatures reçues sur notre plateforme d’audition, il y a des gens qui s’identifient comme étant des X, des non-binaires», rapporte Émilie Fournier, productrice au contenu de l’émission qui reprendra l’écran après Noël, en entrevue avec notre journaliste.
«Nous, on accueille tout le monde, comme on le fait pour toutes nos émissions. Après, il faut qu’eux soient bien. On se rend aussi compte que le stress et l’anxiété de performance sont très présents, puisque ce sont des jeunes de 16 à 30 ans qui viennent faire Star Académie. C’est certain qu’on veut leur offrir un milieu qui soit un safe space où ils pourront être eux-mêmes à 100 %. On ne cherche pas à formater qui que ce soit; on veut donner un maximum de compétences à ces talents, pour leur permettre d’éclore dans le show-business québécois.»
Jagger, Bowie, Charlebois…
Même son de cloche chez le producteur et animateur Jean-Philippe Dion, qui jure par ailleurs que ce sont d’abord et avant tout les aptitudes qui sont évaluées en audition.
«Oui, dans Star Académie, il y a un côté téléréalité dans la quotidienne, mais on choisit le talent d’abord. Même qu’on a souvent ce genre de discussion-là en équipe. C’est sûr qu’on aimerait avoir les plus grandes personnalités, les personnalités les plus fortes pour faire de la grande télé; mais, ultimement, le but, c’est que le show du dimanche soit vraiment bon et que ça soit « dans le tapis »! Si on choisit des gens uniquement pour leur personnalité ou parce qu’ils apportent quelque chose de différent, on va se tromper, parce qu’on ne sera pas capables de livrer.»
«Cela dit, moi je suis gai dans la vie, et j’en parle. Je suis très ouvert. Je ne vois pas pourquoi on ne serait pas dans l’ouverture», ajoute Jean-Philippe.
Peu importe leur genre et leur style, les participants trouveront un allié précieux en la personne de leur professeur de musique, Pierre Lapointe.
«Moi, je suis beaucoup dans l’instinct et, chose certaine, je n’irai pas là où les gens ne le sentent pas, argue le chanteur. S’il y a ça à Star Académie, on va jouer là-dessus et ça va être drôle. Moi, je suis le premier à dire: si tu sens quelque chose, vas-y. Je n’ai jamais eu de préjugés sur rien. C’est peut-être même un problème d’être aussi ouvert et de tout embrasser comme ça! (rires)»
D’ailleurs, rappelle l’artiste, les questions de diversité de genre défraient peut-être les manchettes aujourd’hui, mais de tout temps, des créateurs éclatés ont défoncé des barrières, suscité curiosité et controverse… et ont marqué l’histoire.
«On parle d’identité de genre, mais Mick Jagger, Bowie, Dufresne, Charlebois, ont fait exploser des trucs, déjà. C’est déjà arrivé. Ferland a parlé de ces termes-là. Si tu regardes l’histoire du théâtre au Québec, [Claude] Gauvreau, Les fées ont soif… Il s’en est passé, des trucs punks!», conclut le très allumé Pierre Lapointe.
Pour des informations sur les auditions de Star Académie, on consulte le auditionsstaracademie.ca.