Le possessif Keven qui a trompé sa fragile conjointe Stéphanie (avec la meilleure amie de celle-ci) et qui l’a dénigrée dans des messages textes, Gino qui a réglé face à la caméra ses traumatismes d’enfance légués par une tante violente, Guillaume qui a travaillé devant tout le Québec des soucis d’anxiété et de consommation…
Les problèmes des couples de Si on s’aimait encore étaient lourds, cette année.
L’experte en accompagnement relationnel Louise Sigouin était d’ailleurs tellement émue des progrès réalisés par Stéphanie et Keven, qu’on l’a même sentie sur le point de verser une larme dans l’épisode final de la saison, diffusé jeudi soir à TVA.
Hollywood PQ a posé la question à Louise Sigouin, en entrevue, à savoir si cette deuxième année de Si on s’aimait encore (après quatre éditions de Si on s’aimait dédiées aux célibataires cherchant l’âme sœur) était trop sombre, d’autant plus que l’émission est présentée à heure de grande écoute, en début de soirée.
Cette dernière ne semble pas nécessairement de cet avis. Du moins, la dame apporte des nuances.
«Je n’ai pas cette impression-là, probablement à cause de ma réalité au quotidien. Au début, c’est intense, c’est très prenant de voir l’ampleur de la souffrance d’un couple ou d’un individu. Mais, chacune des semaines de diffusion nous confirmait le travail qui était en branle», explique-t-elle.
«Je dis toujours la même chose: on ne peut pas rester insensible au courage que chacune des personnes démontre dans son cheminement. Au début de la saison, on se demande ce qui se passe; puis, quand on regarde derrière, comment ils en sont arrivés là, ce qui les a menés dans cette situation, ça nous permet de comprendre et de faire notre propre bilan sur nos réalités», ajoute la spécialiste.
Sans jugement
Il faut dire que Louise Sigouin accompagne des couples non seulement à la télévision, mais aussi dans le reste de ses activités professionnelles, loin des projecteurs. Elle a donc entendu toutes sortes de problématiques au fil des ans. Et son premier rôle consiste, bien sûr, à ne pas porter de jugements sur les gens, leurs agissements et leurs sentiments. Jamais elle ne condamnera, par exemple, un Keven, dont les comportements envers son amoureuse peuvent sembler de prime abord incompréhensibles.
«Je ne peux pas juger, sinon, je ne pourrai pas les aider. Moi, je vois la souffrance derrière le comportement. Je ne vois jamais l’horreur du comportement, sinon, je ne pourrais pas les accompagner. Je garde à l’esprit que c’est la partie saine de l’individu qui vient s’asseoir devant moi pour me faire part de ses comportements sombres, destructeurs, dysfonctionnels, qui me demande de l’accompagner. Et je pense que c’est la lunette que le téléspectateur finit par avoir, au fil des semaines, pour comprendre ce qui est arrivé», insiste Louise Sigouin.
«Le téléspectateur compose avec sa propre réalité, ses souffrances et son vécu. Vous n’avez pas idée à quel point les gens m’ont écrit, depuis le début de la diffusion, pour me remercier de mettre en ondes des sujets aussi importants. Parce que, tout à coup, ils se sentent moins seuls. Parce qu’on ne parle souvent pas de ça. C’est pour cette raison que je trouve honorable le cheminement des participants. Ils ont osé briser des tabous, briser le silence autour de thématiques qui font réagir et qui suscitent toutes sortes de réactions intérieurement», termine la vedette de Si on s’aimait et Si on s’aimait encore.