C’est cette semaine que commencera enfin Les Beaux malaises 2.0, comédie très attendue cet hiver comme elle fait suite à la série extrêmement appréciée tant du public que des critiques lorsqu’elle a été diffusée de 2014 à 2017. « Pour moi, la boucle était bouclée », a pourtant dit Martin Matte, le créateur de l’émission qui met sa vie en fiction, lors d’une rencontre de presse virtuelle, lundi.
C’est un épisode spécial des Enfants de la télé qui l’aura fait tranquillement changer d’idée. Ça et sa séparation, annoncée l’année de la troisième saison des Beaux malaises. Cette nouvelle réalité dans sa vie l’aura inspiré à revenir au petit écran avec cet angle, les ruptures étant vécues par beaucoup de gens au milieu de la quarantaine, comme lui à ce moment-là. Un sujet presque banal tellement il est commun, mais pourtant si fertile.
La fin du couple de Martin et Julie (jouée par la toujours excellente Julie Le Breton) est centrale à cette nouvelle saison composée de « 10 petits films », comme le dit l’humoriste. Mais il assure que d’autres thèmes seront abordés au fil des épisodes, dont la violence conjugale, l’amour, la sexualité et la maladie, alors que « des scènes importantes » seront axées sur ses amis Patrick (Patrice Robitaille) et Jean-François (Martin Perizzolo) ainsi que sur sa mère (Michèle Deslauriers), qui a l’air de commencer à perdre des bouts, comme on dit, et qui fait de plus en plus penser à un personnage digne de Discussions avec mes parents.
Mais Les Beaux malaises ne vole rien à personne, au contraire. Si on a pu avoir peur d’être déçus par des textes moins délicieux qu’avant, on a vite été convaincus du contraire en visionnant les trois premières demi-heures, toujours aussi bien ficelées que celles des autres saisons. On retrouve très vite les délires qui nous ont séduits avec l’émission de Martin Matte, comme son incompétence à accomplir des travaux manuels, aussi petits et simples soient-ils. C’est cependant la scène finale du premier épisode, qu’on va garder secrète pour vous laisser le plaisir de la découvrir, qui vous fera vraiment vous esclaffer et vous faire dire : « Mautadine que je suis content que ce show soit de retour! »
Briser le quatrième mur et nous gaver de mises en abîme a aussi toujours fait partie des Beaux malaises et on ne perd rien de ces amusantes habitudes, même si la nouvelle saison balance un peu plus vers le drame par moments, tout en restant d’abord et avant tout une comédie. Il y a en effet des scènes plus touchantes, plus humaines, parce qu’après tout on aborde certains sujets difficiles. « Le deuxième épisode est très touchant, très vrai. J’ai pleuré en l’écrivant, j’ai pleuré en le tournant », a d’ailleurs admis l’humoriste. Oui, on trouve toujours des angles comiques, mais chaque scène n’est pas faite pour rire aux éclats.
Celles qui le sont, par contre, visent en plein dans le mille. Il faut dire que Robin Aubert a réalisé cette quatrième saison, alors que c’est Francis Leclerc qui avait fait les trois précédentes. Or, Robin Aubert et Martin Matte se connaissent depuis longtemps, ils ont une grande complicité, partagent le même humour et se taquinent beaucoup, en plus d’avoir une vision semblable de ce qui provoque le rire. Pour l’un, être drôle est presque mathématique, tandis que pour l’autre, c’est quasi chirurgical. On peut donc dire que Les Beaux malaises 2.0 est une science exacte, que leur hypothèse de départ a été prouvée et que l’émission vient avec une méchante belle équipe de chercheurs et de chercheuses!
Un réalisateur comme Robin Aubert, c’est aussi quelqu’un qui ose contacter Laurence Leboeuf, la conjointe de l’humoriste, pour lui proposer un rôle demandant des scènes d’intimité (qui sont par ailleurs absolument hilarantes de malaises), histoire de respecter les mesures sanitaires, sans avertir Martin Matte. On peut imaginer que l’ambiance sur le plateau était aussi divertissante que les épisodes!
Robin Aubert avait réalisé le pilote il y a sept ans et devait travailler sur l’émission dès le départ, mais il avait choisi à ce moment de se consacrer à sa vie de famille. C’était donc tout naturel de le rattacher au projet maintenant. « On aurait dit qu’il avait toujours été là », a d’ailleurs commenté la production, et c’est l’impression que ça nous laisse aussi comme public.
Aux textes qui « grafignent » avec « bienveillance » et au nouveau réalisateur s’ajoute une distribution solide qui connaît ses personnages. Déjà, sans rien enlever à d’autres, Martin Matte est un meilleur comédien que plusieurs de ses homologues humoristes qui ont mis leur vie en scène, au Québec ou ailleurs. Ensuite, on prend plaisir à retrouver tous les comédiens et comédiennes susmentionnés, en plus d’Emilie Bierre et de Fabien Cloutier. Seul nouveau visage : EÌdouard Tremblay-Grenier (le fils de Daniel Grenier), qui remplace Charles William Ross dans le rôle de Léo, le fils de Martin et Julie. L’acteur original était simplement trop jeune pour incarner le personnage de 17 ans, mais son successeur fait très bien l’affaire.
Pas besoin d’une boule de cristal pour deviner que Les Beaux malaises sera à nouveau un phénomène. Suffit de penser à la chanson sur la séparation, vue dans la bande-annonce, qui a déjà été entonnée par les fans alors que le premier épisode n’a pas encore été diffusé. Il n’y a pas à dire, c’est trop pour nous!
Les Beaux malaises 2.0 sera diffusée sur les ondes de TVA les mercredis à 21h à compter du 27 janvier.