Debbie Lynch-White a fait une entrevue Face à soi, qui s’inscrit dans le cadre de l’émission Sois, disponible sur Véro.tv de tou.tv EXTRA. Le concept de la capsule est bien différent des interviews traditionnels puisque c’est seule qu’on voit la comédienne qui commente des photos d’elle, retraçant ainsi son parcours depuis la petite école. Si elle rigole en voyant le premier cliché, ce sont plutôt des larmes qu’on voit couler sur ses joues une fois que le dernier s’affiche à l’écran. Voici neuf citations qui en sont extraites et qui vous feront vivre toute une gamme d’émotions.
Sur son entrée à l’école en première année : « J’ai sauté la maternelle parce que j’étais comme un format viking. Mon père m’avait dit quand j’étais adolescente qu’il m’avait fait sauter ma maternelle parce que, à côté des autres enfants, j’avais l’air d’être en quatrième année pis il voulait pas que ça me nuise. »
À propos d’assumer son homosexualité au cégep : « Je le savais au fond de moi. C’était pas clair, mais ça s’est fait beaucoup, beaucoup plus tard. Ça, c’était comme l’époque où j’essayais de m’habiller un petit peu plus comme tout le monde. C’était pas assumé, j’avais pas eu de kick encore non plus sur une fille à cette époque-là, mais ça s’en venait… »
À propos de la première fois qu’elle s’est vue dans Unité 9 : « Je me trouvais méchante, là! J’avais pas idée, en le faisant, que le résultat donnerait ça, que j’allais projeter cette espèce de dark side là. J’étais quand même troublée, mais à la fois très fière. »
Ce à quoi elle pense en revoyant sa première couverture de magazine : « J’haïs cette photo-là. Cette photo-là, c’est rien de ce que je suis. Je sentais qu’il fallait que je réponde à une image, à ce qu’on voit tout le temps dans les magazines. »
Sur les photos d’elle nue pour la revue JEU : « C’était un dossier sur les corps atypiques. Je suis un corps atypique, apparemment, en 2016 au Québec, pis je trouvais ça vraiment important. »
À propos de son bonheur : « Je suis douée pour le bonheur des autres. Mon bonheur passe énormément par le bonheur des autres. J’apprends à jauger ça, d’où apprendre à dire non, mettre des limites, mais c’est de longue haleine comme travail. »
Sur sa mère et l’intimidation dont elle était victime : « Ma mère était plus tough love [que mon père], pis elle l’est encore aujourd’hui. Mettons, je me faisais écoeurer à l’école parce que j’avais les joues rouges, pis là tout le monde m’appelait la grosse tomate. Je revenais, je lui disais et t’sais je pleurais : »Ils m’ont encore écoeurée», et tout ça… pis ma mère était plus du genre à dire : »Hey, t’aimerais-tu mieux être verte pis avoir l’air malade? C’est beau des joues rouges!» En même temps, ils ont tous les deux toujours été très fiers de moi et ils m’ont toujours encouragés. Ma mère me disait tout le temps : »Choisis pas une job pour l’argent, choisis une job qui va faire que tu vas te lever de bonne humeur le matin.» »
À propos de son père, aujourd’hui décédé : « Il me manque vraiment beaucoup. Ça fait sept ans qu’il est mort. Il a été diagnostiqué avec la sclérose en plaques, j’avais 14 ans. Fait que je m’en suis occupée pendant 10 ans. C’était une drôle d’adolescence, mais c’était mon adolescence à moi et je l’échangerais contre rien au monde. »
Sur comment elle voit sa vie à 50 ans, elle qui en a aujourd’hui 31 : « Quelqu’un de fripé, mais qui aura eu du fun en cr*ss… pis quelqu’un qui continue d’être fier, qui a pas perdu son coeur d’enfant, qui continue de tout faire avec coeur et de juste être bien, que ça soit pas compliqué pis que ça soit doux. »
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Crédit photo: Karine Paradis