Le duo composé de François Létourneau et Jean-François Rivard avait « cassé », pour reprendre leur mot, après avoir écrit la deuxième saison de Série Noire, eux qui ont également signé Les invincibles quelques années auparavant. C'est en effet ce qu'ils ont confié aux médias lors du visionnement des deux premiers épisodes de leur nouvelle proposition. Heureusement pour leurs fans, ils ont trouvé une autre manière de travailler ensemble et nous livrent maintenant C'est comme ça que je t'aime, qui sera déposée sur ICI Tou.tv EXTRA le 6 mars.

Cette fois, François Létourneau s'est retrouvé seul à la scénarisation. Jean-François Rivard l'avoue lui-même, il n'est pas aussi passionné par l'écriture que son collègue pour passer un an à rédiger une histoire, mais il a embarqué dans le projet dès sa première lecture, qui lui a tout de suite mis en tête une musique dramatique. C'est au compositeur Patrick Lavoie (Blue MoonTout est parfait) que le réalisateur de la série a confié le dossier et c'est un choix plus que judicieux, puisque l'ambiance musicale nous conduit à ressentir toute la lourdeur de l'émission qui ne se voit pas dans les personnages au premier abord. Ça offre de beaux contrastes avec l'approche humoristique du sujet.

La série raconte l'histoire, inventée de toutes pièces, des célèbres tueurs de Ste-Foy, deux couples à la dérive dans les années 70 qui se tournent vers le crime pour se sentir vivants et sortir de leur solitude. Il y a Micheline (Karine Gonthier-Hyndman), une chargée de cours à l'Université Laval qui trompe son mari à tour de bras. Il y a Serge (Patrice Robitaille), un gérant d'un magasin à grande surface qui aime encore sa femme malgré ses infidélités. Il y a Gaétan (François Létourneau), qui travaille au sein du gouvernement Bourassa et qui médit son fils trop efféminé à son goût. Et il y a Huguette (Marilyn Castonguay), qui déteste son mari avec qui toutes les conversations tournent autour de leur garçon. Quand ces quatre amis vont porter leur progéniture au camp de vacances et que les couples se retrouvent en tête-à-tête, avec rien de mieux à faire que de contempler le vide de leur existence, tout éclate... et la violence commence.

Malgré cette prémisse assez dure, C'est comme ça que je t'aime garde le ton comique des séries que le duo nous a précédemment offert. L'humour est beaucoup dans le jeu, dans la façon dont les répliques sont lancées, mais quelques gags plus vulgaires (et moins convaincants) sont glissés çà et là. Décidément, François Létourneau a quelque chose pour les personnages qui se font dans les culottes, mais heureusement les blagues sont loin de toutes tourner autour du pipi-caca-poil.

Là où C'est comme ça que je t'aime impressionne tout particulièrement, c'est dans sa direction artistique. Ce n'est pas évident avec les budgets québécois de faire une série d'époque. Les voitures, les vêtements, le mobilier, les feux de circulation, les bornes-fontaines, les petits pois en canne, les maisons, tout a changé dans les 45 dernières années. En priorisant des plans larges, l'équipe a dû faire tout un travail pour épurer les images des éléments qui nous sont contemporains et Jean-François Rivard a voulu porter une attention toute particulière aux décors et aux accessoires choisis afin qu'ils ne soient pas figés en 1974, année durant laquelle se déroule la série. Ainsi, on ne voit pas à l'écran que des meubles de l'année, par exemple, mais aussi de celles qui ont précédé, histoire de rendre le tout plus réaliste. Cette attention aux détails est fort appréciable lorsqu'on dévore la nouveauté.

1974, c'est l'année de naissance de François Létourneau, qui a grandi à Ste-Foy. C'est comme ça que je t'aime est donc (très) partiellement inspiré de son enfance. Non, ses parents ne se sont pas lancés dans une virée meurtrière, mais ils lui ont annoncé leur divorce à son retour d'un camp de vacances. Sa mère était féministe, chargée de cours à l'Université Laval, et l'auteur a en quelque sorte exprimé la colère qu'il observait chez elle à travers le personnage de Micheline. Une autre preuve que le sujet de la série reste tristement actuel, car, bien que située dans une autre époque, les problèmes de couple et les inégalités hommes-femmes qu'elle expose sont universels de nos jours également. Cet angle permet aussi aux personnages féminins d'être bien plus en avant-plan que dans Série Noire ou Les invincibles.

C'est du moins ce qu'on observe dans les deux premiers épisodes, durant lesquels la vague de crime n'a pas encore commencé. Remplis de mystères qui s'éclaircissent peu à peu, ils dessinent le portrait des personnages avec habileté, de façon à ce qu'on apprenne à les aimer, malgré toutes les atrocités qu'ils vont commettre. Il faut dire aussi que c'est le récit de leur mort annoncée, puisqu'un flashforward nous montre leurs cadavres dès la première scène, sans pour autant indiquer si ces décès vont survenir durant ce même été ou alors quelques années plus tard.

Outre les quatre protagonistes, on rencontre également les personnages incarnés par Sophie Desmarais, qui joue une jeune femme aussi énigmatique que louche, et par Rémi-Pierre Paquin, qui campe un homme de main qui trempe dans le milieu syndicaliste, mais Patrick DroletRené Richard CyrJean-François ProvençalMani SoleymanlouMathieu GosselinJimmy Paquet et Chantal Fontaine, entre autres, figureront également au générique au cours de la saison. On nous glisse d'ailleurs à l'oreille que cette dernière est par ailleurs franchement méconnaissable. Ça sera à découvrir dans le troisième épisode.

Le duo derrière C'est comme ça que je t'aime indique avoir laissé une porte ouverte pour une deuxième saison à la dernière des 10 heures qui composent la série. Il ne faut cependant pas s'attendre à un cliff hanger pas croyable, puisque la première saison est apparemment complète en elle-même. Reste à voir quelle surprise attend les enfants à leur retour du camp de vacances...

Pour la bande-annonce, c'est par ici.

CCC_EP04_0110

Crédit: Radio-Canada

CCC_EP04_0070

Crédit: Radio-Canada

CCC_EP03_0208

Crédit: Radio-Canada

CCC_EP02_0360

Crédit: Radio-Canada

CCC_EP02_0168

Crédit: Radio-Canada

CCC_EP02_0210

Crédit: Radio-Canada

CCC_EP02_0268

Crédit: Radio-Canada

CCC_EP02_0281

Crédit: Radio-Canada

CCC_EP02_0128

Crédit: Radio-Canada

CCC_EP02_0081

Crédit: Radio-Canada

CCC_EP02_0036

Crédit: Radio-Canada

CCC_EP01_0148

Crédit: Radio-Canada

CCC_EP01_0140

Crédit: Radio-Canada

CCC_EP01_0132

Crédit: Radio-Canada

CCC_EP01_0063

Crédit: Radio-Canada

CCC_EP01_0033

Crédit: Radio-Canada

CCC_EP01_0007

Crédit: Radio-Canada
Page d'accueil