Pratiquement tout le Québec, qui a vu grandir Céline depuis ses 15 ans, devenant une chanteuse de calibre international, avait vraiment hâte d’entendre leur idole raconter ses problèmes de santé qui ont été la cause de l’annulation de ses spectacles. C’est d’autant plus compréhensible lorsque l’on sait que cela fait environ quatre ans que Céline ne s’est pas adressée au public québécois à travers les médias et que son dernier spectacle sur scène remonte à mars 2020.
Voilà, c’est maintenant chose faite. Céline s’est confiée (16 juin) hier à Jean-Philippe Dion lors d’une entrevue accordée en toute franchise démontrant du coup sa grande vulnérabilité qui est égale à la démesure de son courage extrême, dans le cadre d’une émission spéciale diffusée sur les ondes de TVA dimanche soir.
Sa dernière tournée, Courage, qui s’est défaite à la pièce en annulant les spectacles les uns après les autres, a été le point culminant l’obligeant à annoncer qu’elle souffrait d’une maladie extrêmement rare, le syndrome de la personne raide, qui atteint environ une personne sur un million.
«On sait maintenant que c’est la cause des spasmes musculaires dont je souffre», explique-t-elle en entrevue.
L’interprète de My Heart Will Go On, toujours aussi transparente devant son public, a tout raconté, même les mensonges qui lui servaient de prétextes, mensonges qu’elle ne pouvait plus supporter.
Le sympathique animateur, Jean-Philippe Dion, qui a été le seul à interviewer en français la diva de Charlemagne, a obtenu de nombreuses confidences, lui qui l’a suivie en tournée dans le passé, notamment lors de la tournée mondiale Taking Chances. De surcroît, il a eu la chance de visionner avant les autres, le documentaire Je suis: Céline Dion, qui sortira dans quelques jours. Il a avoué à Céline en être sorti sous le choc devant l’état qui laissait paraître sa grande vulnérabilité.
D’ailleurs, quelques extraits de l’exclusivité Prime Video ont été dévoilés lors de l’émission, où l’on voit Céline complètement dévastée, le visage défait, sans maquillage devant un étalage de médicaments qu’elle consomme et qui s’exprime la voix brisée:
«Si je ne peux plus marcher, je vais ramper. Je n’arrêterai pas.»
Tel un livre ouvert, Céline se raconte.
«Si je suis trop stimulée, que ce soit du bonheur ou un malheur…je tombe en crise», explique l’interprète qui ajoute que ça ressemble à une crise d’épilepsie, mais que ce n’est pas cela. «On perd un peu des bouts», précise-t-elle. C’est pour cela qu’elle a fait installer des boutons de panique dans sa résidence, puisque lorsque les crises surviennent, elle peut ne plus pouvoir parler pendant un certain temps. Ces trois enfants, René-Charles et ses jumeaux Nelson et Eddy, savent quoi faire.
Des moments terriblement difficiles
«Je n’avais pas de diagnostic, je ne pouvais plus chanter, je ne pouvais plus marcher», confie celle qui a dû, pour se tenir debout, s’agripper aux fauteuils de la maison et aux comptoirs. «Ce n’était pas vivre, ce n’était même pas mourir, c’est pire que ça», admet-elle la voix brisée. Heureusement, elle évoque ses douloureux moments au passé, ce qui nous laisse croire, entre les lignes, que le pire est derrière elle.
Un choc
Néanmoins, ce qui a sans doute bouleversé davantage les téléspectateurs, c’est lorsque l’animateur lui a demandé si cette période de doute à ne pas savoir ce dont elle souffrait a été longue, elle a répondu:
«Je pense que ça fait à peu près 17 ans.»
Selon les souvenirs de la chanteuse, aujourd’hui âgée de 56 ans, les premiers symptômes marquants, dont des spasmes à la gorge lui faisant perdre le contrôle sur sa voix, seraient survenus à Berlin lors de sa tournée Taking Chances en 2008.
Ainsi, durant toutes ses années à camoufler ses symptômes, pour continuer de chanter et poursuivre ses tournées de spectacles, Céline consommait de fortes doses de Valium. «Des Valiums et plus encore… au-delà de la dose acceptable. J’aurai pu arrêter de respirer, j’aurai pu mourir», a laissé tomber la chanteuse en toute lucidité.
C’est connu, le Valium détend les muscles, ce qui explique que Céline y trouvait un soulagement, mais l’accoutumance est tout aussi dévastatrice.
Tous les prétextes pour annuler un spectacle étaient bons. «Les sinusites, les amygdalites…», lance Céline, qui n’avait pas le choix.
Elle a fait le tour du monde pour rencontrer les meilleurs spécialistes, sans pour autant obtenir de réponses. D’un concert à l’autre, son état empirait. Mais comme on dit dans le milieu, The show must go on.
La pandémie lui aura été salutaire
La pandémie aura été pour elle l’occasion de prendre du recul, d’arrêter la médication qui était dangereuse et de se prendre en main. Mais cela n’a pas été sans conséquence. «La maladie a avancé de deux ans…», affirme la chanteuse.
Céline aurait pu se retirer et tirer un trait sur sa carrière. Mais, l’interprète qui s’est toujours montrée des plus courageuses a choisi de se battre.
On attend donc maintenant avec impatience le documentaire qui promet d’être bouleversant sur Prime, qui démontre sa nouvelle réalité.
Il sera diffusé le 25 juin.
«Je vous vois bientôt sur scène… je n’ai pas de date… je vous aime et j’ai super hâte de vous voir», conclut-elle.