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Avec Velours, Katherine Levac nous fait retomber sous son charme

C’est une foule remplie de bienveillance qui s’est assise dans le Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. Ça se sentait, parce que le public aime déjà Katherine Levac, il l’a adoptée. Dans cette salle remplie d’amis, comme Jay Du Temple, Pier-Luc Funk, Alex Perron et Sarah-Jeanne Labrosse, l’humoriste a justement fait place à son bon copain David Beaucage pour sa première partie. Une entrée en matière légère et charismatique, tout ce qu’il fallait pour casser la glace.

Dans un décor simple, avec juste ce qu’il fallait de pampilles et de drapé pour évoquer le Velours, titre invitant de son spectacle, Katherine Levac a fait son entrée devant un public presque aussi excité qu’elle avec une ouverture sympathique, faisant référence à son passage à La Guerre des clans et à différents quiz télé : « C'est encore tabou d'en parler, mais quand tu participes aux Squelettes dans le placard, tu comprends pas le jeu ».

De son propre aveu, Kat Levac a eu une vie facile, nichée dans le velours. Ses parents ne sont pas morts, à l’instar de son idole, Harry Potter. Et le plus grand drame de sa vie a été d’assister à la quasi-noyade d’un orignal. Malheureusement, il s’en est sorti.

C’est dans cette trame que la rousse de Like-Moi! tisse son univers. Dans ses référents culturels bien ancrés dans sa génération, cette gang de jeunes adultes à l’aube de la trentaine, qui ressent plus souvent qu’autrement le vertige de ses trop nombreuses possibilités. Avec autodérision, Kat s’attaque aux faux-problèmes, aux petits vides existentiels et à sa peur des choses qu’elle ne comprend pas : « Ma phobie, c'est le succès des films français ».

On a même eu droit à un interlude chanté, où Katherine déclare de sa belle voix son amour pour les madames de 64 ans, précisément, un âge qu’elle flatte avec tendresse pour ses petits conforts et ses broches en libellule. Un moment d’une grande intensité qui s’est soldé en une interprétation surprise de Breakaway de Kelly Clarkson.

Dans un détour sur son identité franco-ontarienne, l’humoriste de 27 ans (bientôt 28) confie son angoisse de briser son héritage francophone, un lien fragile qui ne tient souvent qu’à une génération. Cette angoisse est un terrain difficile à naviguer pour une jeune célibataire, qui sait déjà qu’un beau Luke Patterson dans un bar, un gars qui aurait une couette, n’aurait probablement pas les mêmes référents culturels qu’elle : « Comment je pourrais dater un gars qui sait pas ce que c'est, le Romano Fafard? Pour ceux qui savent pas c'est quoi le Romano Fafard, c'est une canne de thon qui vole dans l'espace pis y'a Guy Jodoin à l'intérieur. Arrangez-vous avec ça! »

Pour ceux qui connaissaient l’humoriste depuis ses débuts à En route vers mon premier gala Juste pour rire, certaines blagues semblaient familières, même si savamment intégrées à son texte. Ça fait partie des risques d’avoir un public assidu avant même son premier one-woman-show! Les habitués auront cependant été très heureux de revoir Page Beaulieu sur scène et même d’en apprendre plus sur la genèse de ce succulent personnage : inspirée d’une Franco-ontarienne au français un peu effacé, qui a fait perdre un tournoi d’improvisation à Katherine, un affront qu’elle n’a jamais pardonné et dont elle se venge toujours un peu sur scène.

Avec son premier spectacle, Katherine Levac nous amène en incursion dans son univers discret et coloré. Avec assurance, avec chaleur. Une soirée à l’espièglerie contagieuse, un vrai charme, d’où l’on ressort vêtus nous aussi d’un peu de son velours.

 

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