Le journaliste, chroniqueur et animateur Benoît Dutrizac a annoncé ce vendredi matin qu'il quittait les réseaux sociaux. Cette décision arrive suite à un gazouillis sur Twitter qui a semé la controverse, alors que le Franc-tireur a tenu des propos racistes en ligne.
Il répondait en fait à un internaute québécois d'origine sénégalaise engagé socialement et suivi par une bonne douzaine de personnalités québécoises. Ce dernier écrivait mercredi sur le réseau social qu'il espérait que « les Québécois.e.s vont se rappeler des nombreux réfugiés qui mettent leur vie en danger en travaillant dans les CHSLD pour sauver celles de nos aînés », faisant référence aux nombreux cas de COVID-19 à Montréal-Nord, où plusieurs personnes issues de l'immigration sont des travailleurs de la santé et contractent ainsi la maladie au péril de leur santé et de leur vie.
Quelques heures après la publication de ce tweet, Dutrizac y a répondu en écrivant : « Quel commentaire baveux et méprisant envers le peuple qui vous accueille! Va donc chier! » Or, non seulement l'internaute est né au Québec, mais en plus, il ne cherchait qu'à faire valoir « le travail de ces personnes, les réfugiés, souvent oubliées par notre société » à un moment où le sujet était déjà abordé dans les médias à cause de la crise que connaît l'arrondissement montréalais.
L'usager de Twitter a par la suite interpellé Dutrizac pour lui signifier que les propos du journaliste avaient fait en sorte qu'il recevait « des dizaines d'insultes et commentaires dégradants remettant en doute [son] appartenance au Québec ». Il a précisé avoir fait une plainte à la Commission des droits de la personne et de la jeunesse pour discrimination et une autre au Conseil de presse.
Peu après, Benoît Dutrizac s'est rétracté : « Je vous présente mes excuses. Je dénonce tout racisme depuis toujours. Je veux qu'on fasse alliance ensemble, comme Québécois, contre la haine et l'exclusion. Mes propos étaient inappropriés. »
À son émission de QUB Radio vendredi matin, l'animateur est revenu sur la controverse en affirmant avoir supprimé son compte Twitter. « J'ai mal répondu à un message qui ne méritait pas ma réponse. [...] J'ai craqué, parce que j'ai interprété un message comme quoi on allait utiliser les personnes âgées pour faire avancer un débat sur les réfugiés. Vraiment, j'ai mal réagi [...] Je l'ai échappé », a-t-il expliqué en se disant « trop impulsif » pour les réseaux sociaux.
Moins habitué à faire polémique que certains de ses homologues, Dutrizac n'en est tout de même pas à sa première controverse. En 2005, une plainte avait été logée contre lui au CRTC alors qu'il avait dit « n*gres » lors d'un reportage des Francs-Tireurs qui portait sur les gangs de rue. Le Conseil avait établi que les propos étaient « mal choisis, mais pas haineux ». Télé-Québec l'avait d'ailleurs congédié plus tôt la même année, mais l'a de nouveau embauché pour la même émission en 2013.