Cette semaine marquait le début du procès contre la Maison Jacynthe, entreprise fondée par la comédienne Jacynthe René, et son ancien collaborateur, le naturopathe Christian Limoges. Ces derniers font face à des accusations pour pratique illégale de la médecine et pour avoir laissé croire qu’ils sont autorisés à exercer la médecine.
C’est le Collège des médecins du Québec qui a entrepris des procédures judiciaires après la diffusion en 2018 de deux vidéos Facebook qui traitaient d’un programme de détox, mais plus précisément de la technique de l’irrigation du côlon, un acte pourtant réservé au médecin. Et c’est bien là que le Collège estime que Jacynthe René et Christian Limoges ont poussé trop loin la note, et ce, même s’ils indiquent dans les vidéos qu’ils ne sont pas médecins.
« Les avertissements ne donnent pas carte blanche. Dans deux vidéos publiées sur Facebook, le langage est très médical, très scientifique, ça traite de long en large de déficiences de santé », a plaidé mercredi l'avocate représentant le Collège, Me Catherine Dion-Cliche, selon ce qu’a rapporté le Journal de Montréal.
« C'est en lien avec l'acidité du corps. Le remède proposé est toujours le même, qui est d'alcaliniser le corps, en suivant un régime alimentaire et en prenant des produits naturels promus par les défendeurs. Et la solution ultime, c'est l'irrigation du côlon », a également soulevé l’avocate.
Présente ce mercredi lors des plaidoiries, Jacynthe René a également pu donner sa version des faits par l’entremise de son avocat, Me Hugo Beaudoin.
« Le mot »guérison» est utilisé deux fois pour dire que la détox ne guérit pas. Le mot »médecin» est aussi utilisé, pour dire qu'ils ne sont pas médecins et qu'il faut aller en consulter un », a ainsi indiqué l’avocat de la comédienne.
Il a également plaidé que Jacynthe René agit à titre d’animatrice dans les vidéos, et non pas comme une professionnelle de la santé, chose qui est, selon lui, évidente pour quiconque les visionne.
L’avocat de Christian Limoges, qui voit aussi sa clinique L’Aube être poursuivie dans cette même affaire, a utilisé la même défense en soulevant également que « l'hydratation du côlon n'est pas un acte réservé à la médecine. »
Le verdict sera connu à la mi-mars par la juge Nathalie Duchesneau de la Cour du Québec.