Ce mercredi soir, Maxim Martin offrait la première montréalaise de son cinquième one-man show, Fuckoff, au Monument-National. Devant lui, une salle comble remplie de ceux qui ont enrichi ses 30 ans de carrières dans le métier. On pouvait y voir son équipe de Ça rentre au poste à Énergie 94.3, Marie-Claude Savard et Sébastien Trudel, mais aussi d’autres collègues de radio comme Kim Rusk et Philo Lirette. Sa fille, Livia Martin, était aussi présente pour encourager son père à s’assumer pleinement, car c’est bien ça le message derrière le spectacle de Maxim Martin.
Certains auraient pu croire qu’avec un tel titre, l’humoriste renouerait avec ses anciennes racines. Oui, il le fait un peu, il est vulgaire durant certains segments de Fuckoff, mais ce n’est jamais pour provoquer. C’est seulement qu’après toutes ses années dans le milieu de l’humour, Maxim Martin ne veut plus s’excuser d’être qui il est, et plus encore, il veut que nous-mêmes nous lâchions prise de cette société qui est devenue trop sérieuse, trop « politiquement correcte ».
Pour ce faire, Maxim Martin dit à la foule qu’on doit « réapprendre à rire de soi » et arrêter de mettre la faute sur les autres quand on n’a pas ce que l’on veut. Un bon moyen justement de régler le problème de victimisation grandissant de la société, selon l’humoriste, serait de prendre exemple sur le règne animal. Maxim Martin explique que quand une lionne à une portée de lionceaux, elle est capable de détecter le maillon faible qui ne réussira pas à survivre. Pour éviter qu’il ne se fasse dévorer vivant, c’est elle-même qui le mange! « On brainstorm », laisse-t-il tomber.
Par la suite, Maxim Martin emprunte des sentiers déjà très souvent empruntés en parlant de la technologie, des selfies et des différences entre les générations. Le segment sur la virilité des hommes, bien que déjà vu, a tout de même su tirer son épingle du jeu par l’autodérision authentique de l’humoriste. L’anecdote où les pneus du cinquantenaire se dégonflaient constamment était particulièrement savoureuse quand, pour montrer qu’il ne s’y connaissait pas du tout en mécanique, il dit qu’il s’est rendu (encore une fois) chez un garagiste et que ce dernier lui a demandé : « As-tu mis de l’air d’été ou de l’air d’hiver? » Maxim Martin avoue y avoir pensé deux fois avant de comprendre qu’on se moquait de lui! Pourtant, on pourrait croire qu’il est viril avec sa carrure, mais finalement, il est simplement « un hobbit avec une attitude de marde », s’exclame l’humoriste, qui regrette d’avoir écrit ce gag!
Néanmoins, malgré son tempérament explosif et de bons liens entre les blagues, certaines d’entre elles n’ont pas réussi à lever comme elles le devaient puisque leurs punchs étaient prévisibles. Manquait-il un peu de finesse entre les changements de sujet? Peut-être, mais c’est ça aussi, l’humour de Maxim Martin. Il ne met pas de gants blancs et se soucie très peu de ce que les gens peuvent en dire et c’est tant mieux, car c’est comme ça qu’on apprécie son humour.