Entrevue exclusive HollywoodPQ: Apprendre à aimer Jean-Thomas Jobin, y’a rien là.
Quand ça fait 15 ans que tu trippes sur un artiste, c’est toujours un grand, GRAND bonheur de le rencontrer… même quand tu es supposé être habitué parce que tu travailles chez HollywoodPQ. À chaque fois, on trépigne un peu en ce demandant s’il sera gentil ou pas, si l’entrevue se passera bien ou pas, etc. Cette semaine, on a rencontré Jean-Thomas Jobin et laissez-nous vous dire qu’on n’a pas été déçus une seconde…
L’humoriste nous a donné rendez-vous au café Les entretiens sur la rue Laurier à Montréal pour discuter de son tout nouveau (et troisième) one-man show, Apprendre à s’aimer. On a profité de l’occasion pour luncher, oui, mais aussi pour le questionner sur l’ensemble de sa carrière, son évolution personnelle et professionnelle, ainsi que sur quelques-uns de ses tweets les plus comiques. On vous le donne en mille; le gars est aussi gentil et brillant qu’il semble l'être.
HollywoodPQ: Alors, grosse période de promotion pour Apprendre à s’aimer. Quelque chose nous dit que ça ne doit pas être ta partie préféré de l’emploi…
Jean-Thomas Jobin: Je me suis habitué… Maintenant, j’aime ça. En début de carrière c’était tough parce que mon personnage de scène était plus stoïque, plus hermétique. Je ne dis pas que je suis une perle d’entrevue (Rires), mais c’est correct.
HollywoodPQ: La période de rodage tire à sa fin. Ça a bien été?
Jean-Thomas Jobin: Oui, on a fait une douzaine de shows de rodage. Il me reste quelques petits trucs à tweeker… Je fais un show sans entracte de 90 minutes et c’est la première fois que j’essaie ça pis j’aime le souffle que ça donne.
La toile de fond du show Apprendre à s’aimer s’est placée. C’est une toile de fond bien ironique de conférence pop-psycho, comme si j’étais mon propre Jean-Marc Chapus à moi-même. Tout ça reste de la grosse ironie avec une grosse base d’absurde. Ça se voulait un show plus introspectif. Je baisse la garde de mon personnage et je raconte des choses sur mes parents. J’aime jouer avec la frontière de où commence et où se termine le personnage. Je suis un peu plus complice avec le public…
En début de carrière, si je sortais du côté stoïque pour improviser quelque chose en mode décroché, j’avais peur que le monde ne croit plus à mon personnage et aux folies que je racontais. Là, je pense qu’après 14 ans, les gens ont compris. (Rires)
HollywoodPQ: Entre Soulever des Corneliu et Apprendre à s’aimer, du côté des titres, on remarque une claire évolution.
Jean-Thomas Jobin: (…) Le personnage montre sa fragilité, ses tourments intérieurs, ses doutes… Je me rapproche de qui je suis comme personne je dirais. Il y a encore beaucoup d’absurdités qui ne se peuvent pas, mais je fais plus une mise en abyme de qui je suis. Je pense que mes niaiseries sont plus contextualisées… C’est aussi plus basé sur des affaires vraies.
HollywoodPQ: Au départ, le type d’humour que tu as présenté au Québec était plutôt novateur, c’était une forme d’humour qu’on aimait ou qu’on détestait. As-tu moins l’impression de devoir t’expliquer aujourd’hui?
Jean-Thomas Jobin: Mon personnage a tendance a expliquer et à justifier, pis à dire trop de mots pour rien alors il doit encore y avoir beaucoup de ça dans le show. Maintenant, le personnage est plus… rassembleur? C’est ça le bon mot?
En entrevue, je pense que je suis moins stoïque que j’étais. En début de carrière, je ne savais pas trop comment gérer ça. Je me suis fait connaître avec mon personnage de vulgarisateur de choses simples au Grand blond avec un show sournois, mais le vulgarisateur, c’était un concept qu’on m’a demandé de refaire après. Le concept est devenu l’association que les gens ont faite. Je n’avais pas l’intention d’être un vulgarisateur toute ma vie sauf que le personnage du vulgarisateur était un snobinard très sérieux alors un moment donné j’ai voulu évacuer ça, mais c’était difficile… surtout en entrevue. Les gens ne connaissaient que ça au début. Ça s’est fait tranquillement.
Déjà, dans mon deuxième show solo, je faisais un numéro où je parlais de mon chat, Bébé Chien, qui est mort à 20 ans…
HollywoodPQ: Tristesse, toutes nos condoléances…
Jean-Thomas Jobin: Merci, merci. Je l’ai remplacé dignement par Papa Prune. Elle est magnifique. J’ai une vidéo avec elle que je vais mettre sur les réseaux sociaux justement… comme quoi elle vit sur mon chest. Bref… (Rires)
Petit moment croqué sur le vif aujourd’hui: je parle dans mon show de ma chatte Papa Prune qui, somme toute, vit sur mon chest.( Les gens se disent peut-être pendant le show: «Ça doit pas être vrai, c’est encore ces âneries…» ) HÉ BIN NON!N.B.: le son est pas super fort vu que je devais mettre mon ordi assez loin… mais c’est surtout visuel et un moment D’UNE GRANDE COMPLICITÉ FÉLINE SYMBIOTIQUE! www.jeanthomasjobin.com si jamais le coeur vous en dit de venir voir mon nouveau spectacle «Apprendre à s’aimer», toutes les dates y sont. Papa Prune vous salue!
Posted by Jean-Thomas Jobin (officiel) on Thursday, October 29, 2015
Dans le deuxième show j’ai aimé la vibe que ça donnait quand je racontais des affaires que je faisais vraiment avec mon chat comme Je pichenotte mon chat, la berceuse que je faisais à la fin.
(À ce moment-là, Jean-Thomas se commande une soupe.)
Alors, c’est un peu une continuité de ça, je dirais. Les numéros plus basés sur qui je suis et qu’est-ce qui me fait rire, moi, dans la vie. Il y a un numéro sur ce que je dirais au monde si je sortais d’un coma après 11 ans, dépendamment de qui est là. C’est plus proche de ce qui me fait rire moi quand je suis avec des amis…
HollywoodPQ: Alors, à 40 ans (Jean-Thomas a célébré son anniversaire en juin dernier), as-tu appris à t’aimer?
Jean-Thomas Jobin: C’est en processus de… Sur l’affiche, c’était important que j’aie une bette de « J’ai du travail à faire là-dessus. » pis l’autres il me fait un câlin l’air de dire « Aides-toi donc! ».
Aprendre à s’aimer c’est un peu la quête d’une vie. Il y a toujours des trucs à améliorer, autant dans ma vie que sur scène. Je ne suis pas quelqu’un qui se tape sur la tête, mais je suis en processus de… Je n’ai pas une hantise envers moi, mais je ne suis pas en amour avec moi non plus.
HollywoodPQ: Et c’est quoi la plus grande leçon de vie que tu pourrais donner aux gens pour qu’ils apprennent à s’aimer?
Jean-Thomas Jobin: Euh… Bonne question. Une chance que ma soupe est chaude, ça me donne du temps pour réfléchir!
Je dirais que… Pour moi le plus grand atout, ça n’a même pas rapport avec mon show, je dirais que ce qui aide le plus dans les relations humaines et dans l’amour propre, c’est la qualité de la loupe qu’on a sur nous-même. Dans le sens, bien se connaître, mais aussi savoir bien sizer comment on est perçu. Si ce n’est pas de se faire aimer, c’est au moins de na pas être agressant pour les autres. (Rires) Savoir être caméléon en société. (Rires) C’est important! Il y en a, des fois, dans la société, je me dis « Il ne se voit pas lui, il ne voit pas que le monde est irrité par ce qu’il fait. » Je suis très sensible à ça. Des fois ça fait en sorte que suis peut-être trop en retrait, mais j’essaie de ne pas être trop envahissant.
Dans la vie c’est important de connaître nos forces et nos faiblesses et ça vient avec bien se connaître. Moi, je crois être capable de capitaliser sur ce que je considère mes forces (rires), mais mes forces sont peut-être pas vues comme des forces pour d’autres…
Jean-Thomas Jobin explique ses tweets – Entrevue exclusive HollywoodPQ
Pour la suite des choses, on a profité de notre tête-à-tête avec Jean-Thomas Jobin pour lui poser des questions en lien avec quelques-uns de ses récents tweets.
Tweet No. 1
HollywoodPQ: Total Eclipse of the Heart est une des chansons les plus difficiles à chanter. Pourquoi ne pas avoir choisi La vache à Maillot?
Jean-Thomas Jobin: (Rires) Parce qu’ils m’ont demandé un choix de tune que j’aimais. Je leur ai envoyé 10/15 tunes. Vu que je suis humoriste, je me suis dis que ça pourrait être drôle de chanter une tune qui est vraiment un contre-emploi (…) et c’est devenu un gag parce que je l’ai TELLEMENT raté! Les autres tunes je les ai quand même bien eues.
(Vous pouvez voir tout le segment de l’émission ici, à 31 min. 15 sec. Pour Total Eclipse of the Heart, ça se passe à 43 minutes.)
Le soir du tournage, il y avait des filles qui chantaient super aigu et je me suis comme moulé et ma voix a pris l’clos! (Rires) Ça pas d’chr**t de bon sens!
Tweet No. 2
HollywoodPQ: D’abord, s’il te plaît, n’arrête pas de faire des jeux de mots sur son nom. Ensuite, tes prédictions sur la saison des Canadiens?
Jean-Thomas Jobin: Je pense qu’ils sont partis vraiment trop fort. Il va y avoir des waves et c’est sain des waves dans une saison. L’important, au hockey, c’est d’atteindre son apogée en fin de saison.
Ils jouent dans une conférence vraiment plus faible que l’ouest et ça, ça va les aider. À mon avis, ils vont finir dans les 3-4 premiers de la conférence. Pis ils ont le meilleur gardien au monde, faque en série sont bien aussi. Ils ont l’air d’avoir une bonne chimie d’équipe… Je suis un peu moins sûr pour Semin pis Heller, mais à date ils sont bien partis. Je suis optimiste.
Tweet No. 3
HollywoodPQ: Ce qui a fait jaser cette semaine, c’est île extrême (dans Les pêcheurs). Est-ce qu’on peut espérer voir île extrême prendre la place de Vol 920 à l’automne prochain?
Jean-Thomas Jobin: Les gens me demandent souvent pourquoi je ne le fais pas… mais je veux jouer, je ne veux pas animer. S’il y avait un Survivor Laurentides animé par Sébastien Benoit, c’est sûr que je voudrais jouer, mais en même temps, tout le monde m’éliminerait tout de suite parce que j’ai trop dit à tout le monde que j’aime ça. Je pense que le best ce serait que j’aille jouer aux États, mais ils n’acceptent pas les gens en dehors des États-Unis.
(L’épisode île extrême de Les pêcheurs est disponible sur ICI Tou.tv)
Tweet No. 4
HollywoodPQ: Qu’est-ce qui est plus absurde que l’hypothétique situation où Donald Trump aboutit à la Maison Blanche?
Jean-Thomas Jobin: Ah, il n’y a rien… Il n’y a rien de plus absurde que ça! (…) Je veux qu’il soit proche tout le long et qu’il perde juste pour les moments d’humour qu’il va y avoir à travers le processus. Ça va être nourrissant, c’est sûr!
Tweet No. 5
HollywoodPQ: Tu ne crois pas que le lait de soya à la vanille Natur-a light est quelque chose qu’on peut apprendre à aimer?
Jean-Thomas Jobin: (Rires) Impossible! J’te jure! Le truc je l’ai acheté par erreur et je l’ai donné à ma voisine. J’ai dis: « C’pas buvable ça! »… Mais là, j’ai changé pour le lait d’amandes parce que ça a l’air que c’est meilleur le lait d’amandes. Mais les laits d’amandes sans sucre c’est pas buvable. Il faut que ça soit un lait d’amandes sucré. Y’a des limites! Le lait d’amandes au chocolat il est bon et c’est quand même assez santé, je pense…
Psssssssst! Si vous en voulez plus, Jean-Thomas Jobin a pris le temps de répondre à notre entrevue 13 Questions il y a quelques semaines. Ça vaut le détour.
On en profite pour vous inviter à le suivre sur Twitter et sur Facebook (si vous ne le faites pas déjà). La première montréalaise d’Apprendre à s’aimer aura lieu au Gesù le 11 novembre prochain (on va TELLEMENT être là), et le spectacle sera présenté un peu partout dans la province dans les prochains mois. Pour les billets, c’est sur le site officiel de Jean-Thomas Jobin que ça se passe.
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Crédit photo: Claudie Saulnier (Clo photo)