En réponse à François Legault, Julie Snyder publie La femme de quelqu’un d’autre dans Le Devoir
ClaudieEn réponse à François Legault, Julie Snyder publie La femme de quelqu’un d’autre dans Le Devoir.
Pas facile la vie publique! Encore moins facile la vie politique. Julie Snyder, connue comme une animatrice, mais aussi comme une femme de tête au Québec, a décidé de ne pas laissé sans réponse les sous-entendus pour le moins douteux du chef de la Coalition Avenir Québec (CAQ), François Legault.
Au dernier congrès de Coalition Avenir Québec, François Legault a lancé une pique en direction de celui qui pourrait bien devenir son pire ennemi (politique s’entend), Pierre Karl Péladeau, en effleurant Julie Snyder au passage: « Cette proposition aurait été refusée, comme le dit la femme de quelqu'un d'autre. » Bonne petite blague du Banquier? NOT!
Il va sans dire qu’en 2014, parler d’une femme sans lui attribuer son identité propre est inacceptable. Elle a beau venir d’annoncer son futur mariage avec Pierre Karl Péladeau, Julie restera toujours Julie. Voici ce que Julie Snyder avait à lui répondre via une lettre ouverte publiée par le journal Le Devoir:
« Monsieur Legault, ici « La femme de quelqu'un d'autre », comme vous l'avez déclaré samedi dernier lors du Congrès de votre parti et tel que cela a été repris aux nouvelles et abondamment dans les médias sociaux depuis. Je suis malheureusement obligée de vous rappeler qu'il est réducteur de définir une femme par son conjoint.
Il y a maintenant plus de 30 ans, à 16 ans, je débute comme chroniqueuse à la télé communautaire. Je n'ai pas de contact, mon père est agent d'assurance, ma mère technicienne de laboratoire. Le directeur de mon école a envoyé des jeunes pour passer une audition et j'ai été choisie.
Faisant mes premiers pas à la télé bénévolement tout en poursuivant mes études, comme plusieurs, j'exerce mille petits boulots. À l'université, une productrice m'appelle pour tenir une chronique à TQS (aujourd'hui V), j'ai 18 ans et j'y interviewe la future femme de René Angélil, mieux connue sous le nom de Céline Dion.
Je suis également chroniqueuse pour Marguerite Blais, aujourd'hui députée libérale que j'apprécie beaucoup, mais aussi pour Roch Voisine à Top Jeunesse et pour des émissions culturelles de la SRC et TQS. Entre 1989 et 1991, l'émission Sortirme permet de remporter l'Artis de la meilleure animatrice d'un magazine culturel et un prix Gémeaux remis par Bernard Pivot. Puis j'anime L'enfer, c'est nous autres à la SRC pendant cinq ans où je rencontre la future députée caquiste d'Iberville, Claire Samson, alors patronne des communications. Je vous félicite d'ailleurs d'avoir recruté cette femme brillante, considérée par ses pairs comme une grande dame des médias.
En 1997, TVA (qui n'appartient pas encore à Québecor) me permet de devenir la première femme à animer le talk-show de fin de soirée à son antenne. Devenue productrice en 1997, je produis depuis pour TVA, Astral, Télé-Québec, Sony Musique, France Télévisions, Carson Prod, Oprah Winfrey Network, TV5 Monde et des DVD vus à travers le monde pour lesquels des centaines de Québécois ont travaillé.
En 2000, je deviens la première Québécoise à présenter un talk-show en Europe. J'ai aussi fait les premières pages de magazines tels que Paris Match, Châtelaine, L'Actualité, Mirror, Maclean's et plusieurs reportages dans Elle, Voir, Le Monde, etc. Mon entreprise a reçu d'innombrables récompenses : Socan, Gémeaux, Juno, CanPro, une trentaine de Félix, trois Telly Awards remis aux États-Unis pour les meilleures productions de films et vidéos.
À titre personnel, j'ai à mon actif plusieurs prix : Gémeaux, Artis, prix Montfort, Femme exceptionnelle de la Chambre de commerce de Montréal et je suis chevalière de l'ordre national du mérite de la République française.
Mes enfants m'appellent maman, mais les millions de Québécois qui me font l'honneur de me suivre depuis toutes ces années m'appellent Julie. Quand vous me rabaissez à être la « femme de quelqu'un d'autre », vous faites preuve d'un manque de respect envers le public et les femmes en général, qu'elles soient sur le marché du travail ou à la maison. Une femme se définit par elle-même, au même titre que les hommes. Je suis petite de taille certes, mais moi, vous ne me ferez pas taire. Je sais que je ne suis pas seule. »
Qu’on l’aime ou pas, Julie Snyder est, depuis des années, un exemple pour tous les Québécois et toutes les Québécoises. Prenons donc son exemple encore une fois et ne laissons plus passer des remarques réductrices et moyenâgeuses du calibre de celle de monsieur Legault…
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Crédit photo: Karine Paradis