Comment résister à l’accent de Kevin Parent? À son charme? À ses nouvelles chansons!!! Dans une ambiance intimiste et devant amis et famille, Kevin lançait hier soir son nouvel album, Face à l’ouest, au Verre Bouteille de Montréal. Alors que la nouvelle chanson Face au vent de l’auteur-compositeur-interprète gaspésien tourne déjà à la radio, on a immédiatement eu un coup de coeur pour la chanson remplie d’humour Poppers. Aucun doute, les invités passaient un agréable moment eux-aussi, riant à chaque exclamation de Kevin dans la chanson: « Te rappelles-tu qu’on sniffait des Poppers, Poppers, Popppers?! » On a aussi craqué pour l’excellente ADN, parlant des relations amoureuses un peu floues, qui nous a décroché instantanément un sourire!
Rencontré juste avant son lancement, c’est un Kevin Parent au naturel désarmant qui nous a jasé de son nouvel album. Avec Face à l’ouest, on retrouve un Kevin brut. Simple. Sans artifice, mais ô combien attachant. On renoue avec l’esprit de son tout premier album, Pigeon d’argile: on retrouve la fougue et l’énergie des débuts de Kevin! Bien sûr, on sent que vivre entre sa Gaspésie natale et Montréal lui fait un bien fou.
Face à l’ouest a été un beau trip de gang pour Kevin Parent. Mais hier soir, c’était NOUS, sa gang!
Pour Face à l’ouest, tu t'es entouré d'Éloi Painchaud des îles-de-la-Madeleine, de Manuel Gasse de Havre St-Pierre et de Michel Roy de Pointe-à-la-croix en Gaspésie. Est-ce que ça a donné un album qui est plus près de qui est Kevin Parent?
Oui! Et surtout pour les chansons, qui ont été écrites en régions, en Gaspésie: un peu de folie, un peu de country, le mot d’ordre était « cassons-nous pas la tête ». On n’avait pas de pression: c’était un beau trip collectif, inclusif, comme album. C’est le fun d’avoir des gars qui ont du fun, qui comprennent et qui ne jugent pas le genre de chansons qui se retrouvent sur mon nouvel album, et qui au contraire, ont du plaisir à les faire. L’album était supposé sortir à l’automne prochain et on l’a sorti plus tôt que prévu!
On a souvent l'impression que Kevin Parent est quelqu'un de plutôt mystérieux. Pourtant, en écoutant ton album, on a l'impression que tu t'ouvres davantage!
Oui, peut-être! Mais en même temps, je me suis toujours donné, livré intimement sur mes albums. Je ne suis pas un gars à potin. Je ne me mêle pas de la vie des autres. Mais, pourtant, je me dévoile énormément dans mes chansons. Le potinage des autres et la vie d’autrui du quotidien, je n’ai pas de jugement par rapport à ça: c’est l’essence qui est importante. Que tu écrives un livre ou des chansons, tu peux te donner, relâcher des émotions qui font en sorte que tu te sentes moins seul et isolé. C’est l’avantage de créer: tu te sens moins seul!
Est-ce que c'est la sagesse de la quarantaine qui parle?
Ben peut-être… sûrement… ça se peut… on ne s’arrête pas à ça trop trop!
Face à l'Ouest est ton 7e album, qu'est-ce qui a changé dans le son du Kevin Parent de Pigeon d'argile et celui d'aujourd'hui?
Ça n’a pas été suréfléchi, trop pensé, trop enregistré. On a gardé ça très simple. Les chansons n’avaient pas besoin de plus que ça.
Puisque tu t’es auto-produit pour Face à l’ouest, dirais-tu qu'aujourd'hui, tu peux donner la direction que tu veux à tes chansons, à ton album?
Ça ne veut pas dire que je vais tout le temps m’auto-produire, ça se peut que mon prochain album soit avec une compagnie de disques. C’est toujours sage de travailler avec une compagnie de disques parce qu’ils apportent vraiment un soutien prolongé, autant pour le marketing que pour les shows… J’aurais aimé ça, mais le timing n’était pas là: puisque c’était à la dernière minute et que j’étais supposé sortir un EP avec quelques chansons, mais que finalement ça a été si vite et je n’ai pas eu le temps de faire une entente avec une compagnie de disque. Finalement, c’était super comme projet.
Et ça donne comme résultat que je me retrouve dans un lancement où je connais tout le monde qui est là, personnellement. Le but est de véhiculer le message aux fans que l’album est sorti! Mais il n’y avait personne qui me poussait dans le dos en me disant: « Ok, il faut faire un gros lancement, il faut avoir des chansons qui vont tourner à la radio! ». Non, je n’ai pas eu à vivre ça. En même temps, je les comprends et c’est normal de vouloir ça… mais en produisant mon propre album, c’est plus familial et intime. Et c’est bien parfait comme ça!
On est un peu déçu que la chanson Ce beau monde-là ne figure pas sur l’album, puisqu’elle ne fittait pas avec la « vibe de chums » de l’album. En se procurant Face à l’ouest en version physique, on obtient toutefois un code pour télécharger la chanson gratuitement sur iTunes, et ça, c’est trèsss cool!
Crédit photo: Karine Paradis