Plusieurs artistes québécois étaient réunis aux Studios Grandé, dans Pointe-Saint-Charles, à Montréal, dimanche soir, pour célébrer le septième art d’ici au 26e Gala Québec Cinéma, qu’animait Phil Roy sur les ondes de Noovo. On y était pour glaner quelques potins… Voici ce qu’avaient à raconter vos vedettes préférées!
Vous pouvez aussi voir les photos du tapis rouge ici, ainsi que les gagnants de l’événement ici. Rappelons que plusieurs films finalistes à cette remise de prix Iris peuvent être visionnés sur la plateforme Crave, sous l’onglet Gala Québec Cinéma.
Un «beau malaise» en avion pour Ricardo Trogi
Le réalisateur Ricardo Trogi se dit très satisfait de l’accueil réservé à son dernier film, 1995, sorti l’été dernier, tant par les jurys du Gala Québec Cinéma que par le grand public. «J’ai pris l’avion, l’autre jour, et il y avait 5 personnes, dans mon coin, qui l’écoutaient en même temps! Ça m’a mis mal à l’aise, mais j’étais heureux quand même. Et j’étais surtout heureux qu’ils n’arrêtent pas!»
Tel qu’il l’avait promis à la sortie de 1995 (nous vous en parlions ici), Ricardo Trogi a déposé sur YouTube l’extrait de La course destination monde des années 1990, dans lequel les juges de l’émission évaluaient son court métrage Le son de l’ignorance, un moment qu’il recrée au détail près dans 1995, commentaires des observateurs spécialistes inclus. «Je pense que j’ai 6000 ou 7000 vues, déjà. Ça permet aux gens de constater que c’est exactement pareil comme dans le film», a souligné Ricardo Trogi, qui s’apprête à tourner la troisième saison de la comédie Lakay Nou, la deuxième devant sortir sur les plateformes de Radio-Canada cet hiver.
Le vendredi 6 décembre dernier marquait le triste 35e anniversaire de la tragédie de Polytechnique. Deux jours plus tard, le 8 décembre, le milieu du septième art d’ici rendait hommage, lors du Gala Québec Cinéma, à Denis Villeneuve, réalisateur du film du même titre, Polytechnique, relatant le drame, et dont Karine Vanasse était l’une des productrices.
Cette dernière constate que, depuis la sortie de l’œuvre (en 2009), les violences faites aux femmes ne se sont hélas pas encore taries, l’actualité le démontre brutalement. Mais Karine Vanasse observe néanmoins une transformation dans la perception collective envers ces douloureux événements.
«Nous, quand on travaillait sur le projet, une des choses qui étaient dites, c’était que le combat pour le droit des femmes revient aux 40 ans. Cette année, ça fait 35 ans. Malheureusement, c’est vrai, on dirait que l’histoire se répète», a exposé Karine en entrevue.
«Mais une 15e lumière a été allumée, cette année, parmi les faisceaux [lors des commémorations du 6 décembre, en mémoire de toutes les victimes de féminicides confondues, NDLR]. Notre vision, notre façon de nommer cet événement-là, notre façon d’en parler, a évolué. Il y a des mots qu’on dit, maintenant, qu’on ne disait pas à l’époque. Il y a des choses qu’on nomme, désormais, dans les dynamiques hommes-femmes. Je ne sais pas vers quoi ça évoluera cette année, dans notre façon d’en parler. Ce n’est pas réjouissant, mais le simple fait de reconnaître que Polytechnique était un féminicide, d’ajouter ce mot-là, on dirait que depuis ce temps-là, on se rapproche d’une vérité», a ajouté l’animatrice des Traîtres, téléréalité qui reprendra l’antenne à Noovo au printemps, et comédienne d’Avant le crash.
Théodore Pellerin, toujours bien à la maison
Théodore Pellerin, qui travaille à la fois au Québec, en France (récemment dans le film Nino) et aux États-Unis (dans Lurker, du scénariste Alex Russell, qui a signé Beef et The Bear), était extrêmement honoré d’être cité «à la maison» dans la catégorie Meilleur interprétation masculine – Premier rôle, pour son rôle de drag queen dans Solo, récompense qu’il a d’ailleurs remportée à la fin de la cérémonie.
«C’est très, très touchant, toujours. Le Québec, c’est là où j’habite, là où je reviens tout le temps. C’est ma langue. C’est important pour moi de continuer à jouer ici, dans ma langue et mon accent à moi. Je pense que je me perdrais, éventuellement, à emprunter les voix des autres.»
Est-ce volontaire de la part de l’acteur de laisser sa marque un peu partout dans le monde, de jouer ici comme à l’étranger? Théodore Pellerin a-t-il un plan de carrière?
«Mon plan de carrière, c’est d’aller vers les choses qui sont les mieux écrites possibles. Tout ce qui m’intéresse, ce sont les textes qui me touchent, qui m’appellent. Ça me permet de travailler dans trois cultures et de choisir ce qui me touche le plus», a expliqué celui qu’on vient de voir dans Becoming Karl Lagerfield, sur Disney+.
Évelyne Brochu encense Denis Villeneuve
Évelyne Brochu avait joué son premier rôle d’importance dans un film québécois dans Polytechnique, de Denis Villeneuve, en 2009, et c’est pour le segment de l’hommage à l’illustre cinéaste que la comédienne et chanteuse était présente au gala.
«Je me trouve bien chanceuse d’avoir été conviée à faire partie de ça», a confié Évelyne. «Je pense que le génie, l’excellence et le succès, c’est quelque chose de tellement beau, qui rejaillit sur nous. C’est tellement rare. J’espère que Denis a reçu à quel point on l’aime et on l’admire, à quel point un talent comme le sien est rare et à quel point il nous rend fiers!»
L’actrice vient de terminer le tournage de la troisième saison de la série française Paris Police (diffusée sur Canal+, et dont les deux premières années sont disponibles sur ICI TOU.TV EXTRA), et elle planche sur un troisième album de chansons, après Objets perdus (2019) et Le danger (2023).
«La vie, ce n’est pas Instagram!» – Sandrine Bisson
Sandrine Bisson n’en revenait pas de remporter un troisième trophée Iris pour son personnage de la truculente maman Claudette dans la série de films de Ricardo Trogi (elle avait raflé les honneurs dans la catégorie Meilleure interprétation féminine – Rôle de soutien pour 1981, 1991 et, aujourd’hui, 1995). D’autant plus que 1995 est l’un des titres les plus populaires de l’année au grand écran québécois.
«Je suis contente que les gens se déplacent pour voir notre cinéma. Parce que, si on n’existe plus au cinéma, on s’éteint un peu. Et ça, ça me fait peur pour l’avenir! La culture, c’est une douillette pour l’humanité. Il y a quelque chose d’important pour moi, là-dedans. Moi, j’ai des enfants qui grandissent à travers l’art, parce qu’ils en consomment, et mon fils est musicien. Il faut penser plus loin que le bout de son nez. La vie, ce n’est pas Instagram!»
Le conjoint d’Isabelle Blais, Pierre-Luc Brillant, a été candidat du Parti québécois aux élections de 2022, et consacre maintenant beaucoup de temps à la vice-présidence de l’Union des artistes. Il faisait d’ailleurs partie du comité des récentes négociations entre l’organisation représentant les artistes québécois et l’Association québécoise de la production médiatique (AQPM) lors des discussions visant à renouveler l’entente collective entre les deux parties (laquelle était échue depuis février 2023). On sait que d’importants moyens de pression ont été exercés, dans les dernières semaines, sur des plateaux de tournage, l’Union des artistes étant prête à tout pour se faire entendre.
Est-ce que l’implication de son amoureux pourrait convaincre Isabelle Blais de se lancer elle aussi en politique éventuellement? Sans répondre ouvertement par l’affirmative, la comédienne de STAT (qui se garde bien de révéler quoi que ce soit au sujet de l’intrigue à venir dans la quotidienne!) ne ferme pas définitivement la porte…
«La politique, plus tu gravites autour, plus tu te fais un peu aspirer! Ça m’intéresse, je découvre plein de trucs, j’apprends plein d’affaires. Pour moi, c’est un peu une révélation, parce que j’étais très éloignée de ces milieux-là. En 1995 [année du référendum], j’avais 20 ans, j’étais encore rêveuse, mais suite à ça, je me suis beaucoup détachée de la politique. Et, là, j’y reviens», nous a dit Isabelle.
Jean-Carl Boucher vous invite à passer au salon
Jean-Carl Boucher a très hâte que le public découvre la nouvelle comédie Passez au salon, qu’il réalise, et qui sera présentée à TVA à compter du 8 janvier. L’histoire campée dans le salon funéraire d’un petit village met en vedette Jean-Michel Anctil et Louis-Philippe Dandenault dans la peau de deux frères forcés de reprendre les rênes de l’entreprise familiale et de réorienter leur vie autour des pompes funèbres… sans nécessairement avoir le profil de l’emploi.
Parallèlement à sa carrière de comédien, Jean-Carl Boucher a réalisé plusieurs épisodes de plusieurs séries (District 31, 5e rang, Discussions avec mes parents, STAT, Hôtel), mais c’est la première fois qu’il démarre «sa» série à lui, avec sa propre signature. Les textes de Passez au salon sont de Maxime Caron, Pierre-Louis Sanschagrin et Martin Forget et script-édités par François Avard, d’après une idée originale des amis Jean-Michel Anctil et Louis-Philippe Dandenault.
«Je pense que les gens vont beaucoup rigoler. C’est une série comique qui ne boude pas son plaisir. On veut que ça fasse du bien aux gens. On reconnait un peu le ton de Discussions avec mes parents, mais c’est quand même très différent. Il y a un petit côté comédie noire, parfois, parce qu’on parle de la mort, mais c’est un sujet tellement large!», a dépeint Jean-Carl, qui espère déjà une deuxième saison de Passez au salon (la première comptera 10 demi-heures) et qui travaille toujours au scénario de film qu’il élabore avec Pier-Luc Funk.
Pascale Montpetit flirte avec le Frère André
Pascale Montpetit était en nomination dans la catégorie Meilleure interprétation féminine – Rôle de soutien, pour sa prestation dans l’iconoclaste film Ababouiné, du non moins singulier réalisateur André Forcier. L’actrice y incarne Délima Paquette, une grand-maman célibataire qui vit un drôle de jeu de séduction avec… le cœur du frère André! Certaines scènes décalées jouées par Pascale Montpetit dans Ababouiné ont de quoi choquer les puristes de la religion, avouons-le. Or, la principale intéressée a indiqué n’avoir reçu aucun commentaire outré ou dérangé.
«Les prêtres ne se sont pas gênés, eux, pour agresser des enfants; alors, je pense que c’est de bonne guerre, si je peux me permettre!», nous a lancé Pascale Montpetit en riant. «Le cœur du frère André, on s’en est tellement moqués! Un cœur dans un bocal… Les Cyniques avaient fait des sketchs là-dessus. Ce n’est pas moi qui ai écrit le film, mais j’assume complètement le regard critique de Forcier sur la religion. Je raffole de sa fantaisie et de son imagination! La richesse du Vatican, cette catégorie de gens complètement déconnectés du Faubourg à m’lasse… Ce n’était pas fait avec agressivité. C’était fait avec humour. Je n’ai pas entendu de gens qui étaient scandalisés. Je suis sûre que même les personnes croyantes et pratiquantes peuvent apprécier ce film-là.»
Pascale Montpetit a passé le dernier semestre à enseigner à l’École nationale de théâtre et raconte avoir adoré son expérience. «C’est quelque chose que je veux développer dans ma pratique. J’ai monté Andromaque, de Racine, dans un atelier avec des étudiants de deuxième année. Je veux y retourner l’année prochaine.» La comédienne sera également de la distribution d’Empathie, la nouvelle série de Florence Longpré attendue sur Crave au cours des prochains mois, et elle est artiste peintre dans ses temps libres.