Monica Bellucci sur le tournage du film Ville-Marie à Montréal.
Lorsqu’on regarde Monica Belluci, on ne voit que ses lèvres… ses lèvres en coeur.
Wouaaa, ce qu’elle est belle! Elle a cette façon de vous regarder, profondément, coquine et attendrissante à la fois. Lorsqu’elle parle, elle semble mesurer la portée de chaque mot qu’elle choisit précisément. Et surtout, elle semble imperturbable, si calme. Ah! Elle est ô combien charismatique et adore Montréal, qu’elle visite pour la première fois!
Vous comprenez que depuis notre rencontre avec l’actrice internationale Monica Bellucci, on est réellement sous le charme. Pour ceux qui ne replacent pas la belle italienne (qui parle très bien français), vous avez pu la voir dans les films Irréversible, The Matrix et Malèna. Aujourd’hui, elle a décidé de faire confiance au réalisateur québécois Guy Édoin (Marécages) pour son nouveau film Ville-Marie. Il est quand même rare qu’on reçoive de la visite de la trempe de Monica Bellucci en ville: l’icône mondiale de la sensualité (et l’une des plus belles femmes au monde) semble définitivement avoir trouvé le secret de la fontaine de Jouvence puisque ses 50 bougies ne paraissent pas le moins du monde!
Juste avant être allé faire un petit tour sur le tournage de Ville-Marie, on a eu la chance d’assister à la conférence de presse avec les acteurs principaux du long métrage: Pascale Bussières, Aliocha Schneider, Patrick Hivon, Louis Champagne, Monica Belluci et le réalisateur étaient présents pour répondre aux questions des médias.
Si vous espérez croiser Monica à Montréal, faites vite puisqu’il ne reste que sept journées de tournage à Ville-Marie!
Que pensez-vous de Montréal comme lieu de tournage?
Monica Belluci: C'est ma première fois à Montréal! J'aime bien les gens (rire coquin), ils sont très ouverts, il y a quelque chose de très généreux. J'adore ce que l’on mange (rires)! Le Vieux-Montréal est magnifique, je n'ai pas beaucoup le temps de faire beaucoup de choses car on travaille beaucoup, mais je suis très heureuse d'être là.
Pourquoi avoir décidé de tourner un film au Québec? Aimez-vous le cinéma québécois?
Monica Bellucci: Je ne peux pas ne pas aimer le cinéma québécois alors que vous avez vraiment beaucoup de talent! Guy Édoin fait partie des réalisateurs très talentueux que vous avez dans ce pays. C'est vraiment un honneur, je suis vraiment très heureuse de pouvoir me retrouver dans ce projet avec de bons acteurs. Du coup, c'est un moment de partage incroyable et c'est un plateau vraiment magnifique. Guy Édoin m'a donné un rôle, qui je crois, est l’un des plus beaux rôles jusqu'à maintenant dans mon parcours… peut-être parce que c'est le rôle d'une femme qui est comédienne et aussi mère, peut-être que c'est un peu tout ce que je suis dans la vie. Mais voilà, raconté différemment.
Il y a le mythe Monica Belluci et l'actrice Monica Belluci, après avoir commencé à travailler avec elle, peux-tu nous parler de l'actrice?
Guy Édoin: C'est compliqué (rires)! Ça prend un porteur de pétales de roses qui la devance et la précède tout le temps! (rires) Non, en fait pour moi ça a été une très très grande rencontre, pas que j'appréhendais, parce qu'on s'était rencontrés à plusieurs reprises, mais Monica a une rigueur que j'ai rarement vu dans ce métier-là. Elle a une connaissance du rôle, j'ai l'impression parfois qu'elle connaît mieux ce rôle-là que moi, qui l'a co-écrit avec Jean-Simon Desrochers. Elle a une connaissance, une intelligence émotionnelle qui est remarquable. Sur un plateau, Monica c'est une machine! C'est d'une précision chirurgicale, c'est fascinant de la voir travailler. La fin de semaine j'écoute les rushs puis je redécouvre à chaque plan des choses que je n'avais pas vues et qui me rappelaient un peu ce que j'avais découvert chez Pascale Bussières dans Marécages. C'est fascinant pour moi de voir ces femmes-là, ces actrices-là, travailler. Ça me fascine à chaque fois!
Quand vous entendez-dire que vous êtes une machine sur un plateau, qu'est-ce que ça vous fait?
Monica Bellucci: Avant de partir, j'avais très peur de ce rôle. Je dois dire la vérité et ça ça me plaît tellement, quand je sens que j'ai le frisson, que j'ai peur, ça veut dire que je vais vers quelque chose de nouveau pour moi. Chaque fois, ça doit être ça, sinon ce n'est pas la peine de partir!
Est-ce qu'on se prépare à jouer au Québec? Est-ce qu'on fait des recherches sur les acteurs avec qui on va travailler… Avez-vous fait des recherches sur Pascale Bussières par exemple?
Monica Bellucci: Pascale, c'est une comédienne magnifique. C'est une raison pour lesquelles je suis là, aussi. Elle est incroyable dans Marécages: le talent, la beauté, la féminité, le mystère... Du coup, je suis vraiment très honorée de pouvoir travailler avec elle.
Pascale Bussières: Ben moi aussi (rires)! C'est un peu intimidant de se dire ces choses-là devant plein de monde! Mais effectivement, Monica a une carrière extraordinaire, c'est une icône, une splendeur... Il y a quelque chose d'un peu intimidant en théorie, mais c'est tombé en une fraction de seconde quand on s'est rencontrées la première fois. Dans le travail, c'est un réel rapport de travail. Ça a été très émouvant, c'est une super belle rencontre.
Est-ce que la pression est plus grande avec un casting de rêve comme ça?
Guy Édoin: Oui, forcément! De un, je m'en impose beaucoup. Un moment donné, quand le tournage est commencé et qu'on est dans le travail, il faut juste avancer. Donc, oui la pression est forte, de leur rendre justice à tous ces talents-là, parce qu'il y a tellement de talent autour de la table, je suis tellement honoré et privilégié d'avoir tous ces gens-là dans mon film. C'est un scénario complexe, mon plus grand défi, on n'a pas fini de tourner et j'espère que je saurai le relever, c'est d'amener tout le monde à jouer dans le même film. Comme on suit quatre destins différents, le défi c'est que la trame de l'émotion soit toujours calibrée pour chacun des personnages et qu'on soit toujours tout le monde dans le même film. Ça c'est la pression que moi je me suis imposé. J'ai rencontré Monica à quelques reprises avant de commencer à tourner, quand elle est arrivée cette pression-là je ne l'avais plus, c'est vraiment de faire le meilleur film possible puis de pousser les acteurs dans leurs derniers retranchements.
Où êtes-vous rendus dans le tournage?
Guy Édoin: On est à peu près au ¾, il reste sept jours de tournage. Il reste encore de très très gros morceaux, car chaque jour de tournage est un défi en soi. Mais les très très gros morceaux de jeux, d'émotions, on les a vécus pas mal la semaine passée!
Raconte nous un peu ton expérience de tournage jusqu’à présent?
Aliocha Schneider: Pour moi, c'est le plus beau rôle que j'ai eu au cinéma. Du coup, c'était une pression, de jouer avec Monica (je joue le fils de Monica) aussi c'était quelque chose! Ça c'est super bien passé, tout le monde me disait: « Aliocha tu vas pouvoir dire que t'as partagé l'affiche avec Monica Belluci! ». C'est vrai que c'est sympa de le dire, mais de le vivre c'est quelque chose de vraiment extraordinaire. Les moments qu'on a passé entre « Action et Couper », comme disait Guy la semaine dernière, on a eu des scènes que pour un comédien c'est très rare de vivre des choses comme ça. Ce sont des choses que je n'oublierai jamais, dans ma carrière ni dans ma vie non plus.
Ville-Marie, le titre de film, c'est un peu un hommage à Montréal?
Guy Édoin: Oui Ville-Marie c'est le nom fondateur de Montréal, c'est la ville mère qui chapeaute tous ces personnages-là. Une ville aussi chaotique, qu'on aime autant qu'on hait. C'est sûr que la construction est un personnage très présent dans le film (rires). Le film pourrait s'appeler « cônes oranges » (rires). Il y en a dans presque dans tous les plans extérieurs, surtout quand on circule en ambulance dans la ville. C'est vraiment une ville qu'on aime à détester, qu'on aime, qu'on trouve laide, qu'on trouve belle. Montréal est vraiment un personnage en soi de Ville-Marie.
Pourquoi avoir eu envie de marier Monica Bellucci et Pascale Bussières?
Guy Édoin: C'est du domaine du fantasme fou, et j'avoue que ça c'est réalisé la semaine passée quand les deux ont tourné ensemble et que ça a donné une scène qui est tellement extraordinaire. De un, deux beautés absolues, puis deux charismes qui vibrent dans les mêmes ondes. De les avoir à l'écran dans la même scène, qui était une très très belle scène, j'ai braillé comme un bébé. J'étais inconsolable, je braille tout le temps sur un plateau, tout le monde le sait (rires)! Il y a quelque chose de magique et c'était un moment que j'attendais beaucoup. Parfois la magie opère sur un banc de parc, deux femmes qui jasent et qui vivent la même chose au même moment, c'est fabuleux quand ça arrive. Juste pour ça, je me trouve extrêmement privilégié.
Monica, qu'est-ce qui distingue le plateau de Ville-Marie des autres plateaux que vous avez visités dans votre carrière?
Je sens l'esprit de groupe qui me plaît beaucoup. On est tous ensemble, on sent que tout le monde travaille pour la même raison, tout le monde a besoin de l'autre, on n'est pas indépendants un de l'autre. C'est ça qui fait la magie et je la sens très forte ici.
Comment faites-vous pour échapper à tout le star système qui entoure votre célébrité?
Monica Bellucci: Je ne crois pas au star système. Dans le sens que je crois au travail, je crois aux relations, je crois à la vérité des relations. Le star système, ça n'existe pas pour moi. Tout ça c'est un jeu, on arrive à Cannes, on fait le tapis rouge, derrière il y a le travail, les rapports, les choses plus secrètes… Le star système, c'est une journée.
Est-ce que vous trouvez que c'est difficile pour les actrices, même si elles vieillissent très bien, de trouver des rôles?
Monica Bellucci: Je dois dire que non… (rires)! Au contraire même!
Pascale Bussières: Je dis la même chose! Je pense que l'appréhension de ça existe, moi je l'ai un peu vécue, pour finalement me rendre compte que je pense que je n’ai jamais autant travaillé. Je trouve que les rôles sont peut-être un peu plus intéressants, peut-être qu'on a plus d'audace, peut-être qu'on a envie de plus casser de choses, que nos choix sont plus audacieux et matures. C'est sûr qu’on ne joue plus les pépètes de 22 ans (rires) mais c'est d'autant plus intéressant. Je pense que comme actrice on devient de plus en plus intéressante aussi. C'est bien de vieillir dans ce métier-là, si on passe par-dessus certain apriori… le HD par exemple. (rires)
Quelle scène allez-vous tourner ce soir?
Monica Bellucci: Une scène avec mon fils, on marche dans la rue et on discute, et à travers des choses simples de tous les jours, on comprend qu'il y a des problèmes entre nous.
Crédit photo: Karine Paradis