Le milieu de la gastronomie peut être difficile à séparer de l'alcool et le chef Danny St-Pierre, sobre depuis quelques années, en connaît un rayon sur la question. Dans un texte publié par le magazine Caribou, il revient sur ce qui l'a motivé à cesser sa consommation, qui s'élevait à son pic à une vingtaine de verres au courant d'une journée.

Écrivant que « les restaurants sont un monde d’abondance et d’excès », il avoue que ce mode de vie est devenu difficile. On le comprend bien avec l'horaire, particulièrement éloquent, qu'il dresse pour détailler une journée typique dans la peau d'un chef : Gatorade et espresso pour déjeuner à 9h avant de commencer une journée de travail qui se terminera vers 23h et sera suivie d'une visite au bar jusqu'à la fermeture. « Rince and repeat » dès le lendemain.

« Après 20 ans, l’hygiène de vie en prend un coup, ma vie tournait autour de mes passions pour les restos et les grands vins, à grand volume et sans fin! » admet celui qui coanimait Meilleur que le chef en ajoutant qu'il commençait à picoler de plus en plus tôt.

Mais le cycle a fini par prendre fin : « J’avais commencé à avoir des petites crises d’angoisse les lendemains de cuite, des trous de mémoire, la honte et je pensais souvent à arrêter. Le déclencheur a été une petite intervention de mon amoureuse (qui n’est pas du métier) à l’aube de l’ouverture de mon restaurant de l’époque : ''Peux-tu essayer de ne pas rentrer chaud à tous les soirs s’il vous plait? Je ne veux pas m’inquiéter…'' Je l’ai prise au mot et comme un défi, j’ai arrêté cold turkey. »

Cette décision n'a pas été sans conséquence; Danny St-Pierre écrit avoir été triste pendant environ deux ans et avoir perdu de vue plusieurs personnes avec qui il avait l'habitude de prendre des cuites. Mais au final, le changement est positif pour celui qui a également commencé à prendre de la médication pour son TDAH, qui a été diagnostiqué quand il avait 35 ans. « J’ai introduit à ma vie le gym, des loisirs et une routine, j’ai appris à ralentir et à dire non, à être là, en ce moment, et ça marche pour moi », précise-t-il.

« Je me permets aujourd’hui de raconter cette histoire parce que longtemps, l’image du chef-rockstar créatif et complètement explosé a pris beaucoup de place dans les médias. Je crois qu’un contrepoids est nécessaire, pour donner un autre exemple et surtout démontrer les conséquences d’aller un peu trop loin sans faire la morale, juste dire que ça se peut! » conclut le chef.

Pour lire son texte intégralement, c'est ici.

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